Le fondeur Autexier tient bon le cap de l'export

Malgré la crise actuelle, Autexier, le spécialiste de la robinetterie industrielle en bronze, cupro-aluminium et cupro-nickel, basé à Chauny (Aisne) termine l’année 2020 en croissance. Un résultat lié aux efforts fournis par l’entre- prise pour explorer de nouveaux secteurs d’activité, mais aussi de nouveaux marchés. Proche de zéro ou presque il y a vingt-cinq ans, la part export de l’entreprise représente aujourd’hui plus de 80% de son chiffre d’affaires total, 3 M€ en 2019. «Lorsque j’ai ra- cheté autexier à mon père, le marché français se suffisait à lui-même. avec la fermeture des chantiers navals, les délocalisations qui ont suivi, nous avons dû accompagner nos clients à l’étranger tout simplement pour survivre », témoigne la Pdg, Pascale Sebille. En prenant son bâton de pèlerin à l’international, la dirigeante est non seulement parvenue à conserver ses clients historiques, à gagner leurs concurrents, mais aussi à investir de nouveaux secteurs. A la Suède, la Norvège ou la Finlande, où elle fournissait la Marine, l’entreprise a rapidement ajouté une kyrielle de pays aussi divers que le Japon, l’Irak, l’Angola, ou la Syrie. «Travaillant exclusivement avec des réseaux de revendeurs, nous ne connaissions pas les utilisateurs finaux de nos produits. c’est pourquoi j’ai travaillé pour faire référencer autexier directement auprès des donneurs d’ordre », explique-t-elle. Désormais bien identifiée, l’entreprise continue toujours de travailler avec ses réseaux de revendeurs, notamment dans les zones les plus compliquées au Moyen-Orient, en Afrique et partout où la question du paiement peut être problématique.

« Local content »

«Dans certaines zones, nous passons par les réseaux de revendeurs locauxcapables de gérer les « habitudes » du pays. en afrique, la question du « local content » se pose régulièrement, plusieurs revendeurs pouvant se succéder avant que la commande nous parvienne finalement », sourit Pascale Sebille. Pour les zones les plus risquées, la solution adoptée par l’entreprise est plus radicale : il faut payer à la commande. «Une belle commande de 40 K€ devait être expédiée en fin d’année au Kazakhstan. Faute d’avoir été réglée, elle n’a pas été expédiée. Le matériel parti est notre seul moyen de pression », poursuit la Pdg.

Si l’année 2020 se conclut positivement, Pascale Sebille reste inquiète pour la suite. L’arrêt contraint des actions de prospection, liés à la suspension des liaisons internationales, risque de peser sur l’activité du fondeur dans les années à venir. «L’international, c’est un combat de longue haleine. Il faut parfois plusieurs années pour qu’une action commerciale se traduise par une commande. La visio ne remplace pas la rencontre avec le client. Se rendre sur place permet aussi de connaître le niveau de prix, les habitudes locales, par exemple pour les emballages. Et donc de formuler une offre de prix en phase avec les habitudes du client. Je n’ai qu’une hâte : être vaccinée pour pouvoir reprendre le travail de terrain ! », s’exclame la dirigeante, qui met aujourd’hui sa solide expérience au service d’autres chefs d’entreprise, via le réseau des conseillers du commerce extérieur.

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