Nord Chauffage Services affiche son appétit

Même s'il gagne beaucoup moins bien sa vie qu'avant, Pierre Torris ne regrette pas son choix. A 37 ans en 2007, après 20 ans de vie professionnelle dans des grands groupes industriels, cet Audomarois d'origine, de formation technique, se lance dans la reprise. Après un an et demi de recherches, il jette son dévolu sur la petite société Millard, à Hallennes-lez-Haubourdin. Le spécialiste en chauffage, plomberie et sanitaire vivote alors avec 9 salariés et un CA de 750 000 €. "J'avais l'idée de créer quelque chose de duplicable", rapporte Pierre Torris. Rapidement transférée à Lomme, la société change de nom au profit de Nord Chauffage Services, et voit sa structure optimisée pendant deux ans.

Depuis, les acquisitions se succèdent : une société d'Arras en difficulté, fin 2009, en association avec un partenaire et avec l'accompagnement de son ancien gérant ; une autre à Tourcoing à la même époque, après une cessation d'activité ; une troisième il y a six mois à Baisieux, ETS, elle aussi en délicatesse après deux gros impayés. Transférée à Cysoing et rebaptisée, l'unité est laissée sous la direction de l'ancien patron, Thierry Delannoy. "Danslecommercecequi compte, c'est l'emplacement, l'emplacement, l'emplacement. Dans l'artisanat, c'est les hommes, les hommes et les hommes",argumentePierre Torris.

Celui qui fut lauréat Nord Entreprendre affiche aujourd'hui augrandjoursesambitions : couvrir l'ensemble du Nord-Pas-de-Calais en trois à quatre ans. A raison d'une agence par rayon de 30 km, une quinzaine d'entités d'une dizaine de salariés chacune devrait permettre d'atteindre cet objectif.

Un incontournable du métier Araisonde100 000 €deCA par salarié, le compte est vite fait :lepetitgroupequipèse déjà 3 M€ de CA devrait devenir un incontournable du métier dans la région. Une nouvelle acquisition est déjà dans le pipeline sur le secteur Valenciennes- Cambrai et Saint-Omer pourrait suivre. Des ouvertures sur Boulogne, Calais et Dunkerque sont également à l'ordre du jour.

Cette expansion rapide ne devrait pas nécessiter d'ouverture du capital, le petit ensemble étant bien financé par sa banque Crédit du Nord, souligne le dirigeant. En revanche, une holding globale devrait être mise en place dès 2012, pour simplifier l'édifice, chaque société étant aujourd'hui indépendante. Chacune est organisée en centre de profit, et l'objectif d'équilibre est atteint. "Nous n'avons pas une rentabilité exceptionnelle, mais nous avons une bonne trésorerie pour un groupe en phase de développement", se félicite le dirigeant, qui ne compte pas s'éloigner de son coeur de métier, le particulier, mais qui voit le secteur tertiaire comme un "vase d'expansion" pour réguler l'activité. Une belle régulation quand même, avec des références comme les sanitaires de Domyos ou la maintenance chez Intermarché.