CocoVéto : L'IA pour lutter contre la désertification en milieu rural
Sur les 20 000 vétérinaires que compte la France, moins d’un quart exercent encore auprès des animaux de rente. Ce manque de professionnels touche une quarantaine de départements. Ce sont précisément ces territoires que cible CocoVéto. La jeune pousse lilloise a développé la toute première plateforme de télémédecine dédiée aux vétérinaires et éleveurs bovins, porcs et volailles. Lancée il y a quelques mois, l’appli mobile repose en grande partie sur l’intelligence artificielle. L’éleveur adresse et explique le problème rencontré dans son cheptel à un chatbot. Via un système de questions-réponses simple, ce dernier effectue une pré-analyse qu’il envoie au vétérinaire traitant référent. Celui-ci prend le relai dans un second temps pour approfondir l’examen par visioconférence ou par message. Et ne se déplacera sur l’exploitation que si nécessaire.
« Dans certaines régions, les vétérinaires sont à 1h30 de route des éleveurs. CocoVéto leur permet ainsi un gain de temps en évitant les déplacements inutiles. Dans ces cas-là, c’est également un gain financier pour les éleveurs qui ne paient que la consultation », explique Robin Hoffmeister, ingénieur UniLaSalle Rouen de 24 ans, originaire de Lyon. Il a cofondé CocoVéto en 2022 avec deux amis d’enfance, Timothée Barbier, ingénieur ECAM Lyon, et Gauthier de Monteynard, ingénieur en sciences du numérique CPE Lyon.
Leur appli mobile regroupe également plus de 180 fiches maladies qui permettent aux éleveurs de s’informer sur les traitements possibles et de se former sur les points d’amélioration au sein de leur élevage afin d’éviter la récurrence de maladie. « On ne remplace personne. On se présente comme une solution d’accompagnement des vétérinaires et de leur patientèle », poursuit Robin.
Lancement à l'international
Installée et accélérée au Village by CA Nord de France, CocoVéto a débuté au sein d’Euratechnologies. Avec une bourse de 8 K€ de HDFID pour lancer sa V1, complétée par des fonds propres pour aboutir à la version finale. Le modèle économique de CocoVéto repose sur un abonnement mensuel souscrit par les vétérinaires qui proposent ensuite l’appli gratuitement à leurs éleveurs.
La start up espère convertir 10% des vétérinaires ruraux de l’Hexagone d’ici 2025. Cette année, elle entend accélérer sa commercialisation pour se doter rapidement d’une équipe de développeurs informatiques et de commerciaux. A moyen terme, CocoVéto envisage un lancement à l’international. Ses fondateurs ont eu de premières touches lors de leur participation au dernier Salon de l’Agriculture. A suivre.
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