Tequila et bourbon dopent l'emploi chez Saverglass

Qui aurait pu prédire un jour que la croissance de la consommation de tequila aurait des répercussions sur l'emploi dans les Hauts-de-France ? C'est pourtant le cas avec l'important plan de recrutements lancé par le verrier Saverglass. Son ambition ? Embaucher 120 à 150 personnes supplémentaires sur ses trois sites industriels, en particulier ceux d'Arques (Pas-de-Calais) et de Feuquières (Oise). En réalité, ce programme découle directement du phénomène de "premiumisation" qui touche depuis quelques années le monde des spiritueux américains. Outre la tequila, les bourbons, gins et autres whiskeys ont connu une nette montée en gamme, en partie liée au développement des "craft distillery", les distilleries artisanales, sur l'ensemble du territoire.

100 millions d'euros d'investissement 

Hors de question pour le numéro un mondial de la fabrication de bouteilles pour spiritueux de passer à côté du phénomène. Pour servir le marché, celui-ci n'a pas hésité à investir quelque 100 M€ dans une nouvelle unité de production, basée à côté de Guadalajaja, au centre du Mexique. L'unité, dont le démarrage est prévu le 2 juin 2018 précisément, produira 150 à 160 millions de bouteilles par an. Elle disposera d'un atelier de composition pour le verre extra blanc ou couleur et d'un atelier de décors, dans lesquels travailleront 400 Mexicains. Pour les former à la technologie Saverglass, l'entreprise va déployer les grands moyens.

Un système de formation éprouvé 

350 salariés venus de ses trois sites français se relaieront en effet sur place par période de deux mois."Les Français produiront au départ et les Mexicains regarderont. ensuite les rôles s'inverseront. Cette méthode a fait ses preuves lors du lancement de notre usine aux Emirats Arabes Unis", explique Louis Quentin de Gromard, Président de Saverglass. C'est donc pour pallier l'absence des salariés, tout en assurant un plan de charge croissant dans l'Hexagone, que le groupe recrutera d'ici le mois d'avril plus d'une centaine de personnes. Titulaires d'un BEP, d'un bac pro, mais surtout "désireux de travailler dans l'industrie", selon l'expression du dirigeant, tous les profils sont les bienvenus pour être formés sur les postes de contrôleur qualité, de conducteur de machine, voire de pilotage de ligne verre ou de lignes décors.
Conjuguée au lancement de l'unité mexicaine, cette opération de recrutement portera à plus de 3 000 les effectifs de Saverglass, quinze fois plus que lors de l'arrivée de son actuel président, au début des années 1980.

Guillaume Roussange