WN, Altifort... l'été des séries noires
Les faillites de WN et d'Altifort mettent en lumière toute la difficulté du choix d'un repreneur d'un site industriel. Surtout lorsque le dossier est l'objet d'enjeux politiques.
Le mois de juillet a signé le dernier acte du tragique épisode de l'usine Whirlpool d'Amiens. Stratégie industrielle floue, absence de débouchés commerciaux, effectifs trop importants... Le repreneur du site, Nicolas Decayeux, fondateur de la société WN, n'aura pas tenu neuf mois malgré les importants soutiens publics et privés – près de 10 M€ - accordés. Le 30 juillet, le tribunal de commerce a validé l'offre partielle de reprise de l'entreprise, en redressement depuis juin. Ageco Agencement, spécialiste du mobilier pour le commerce de détail ne reprend que 44 des 138 salariés. En forte croissance, il compte sur cette opération pour se diversifier en améliorant la technologie des casiers réfrigérés développés par WN. Quant aux autres salariés, ils ont reçu leur lettre de licenciement dès le 19 août.
Un audit commandé par Bercy a demontré que "98,5%" des aides perçues par Nicolas Decayeux étaient "directement liées à l'activité de l'entreprise". Beaucoup s'interrogent pourtant localement sur les modalités de sélection des repreneurs dans ce type de dossiers. Surtout lorsqu'ils sont aussi brûlants socialement... Whirlpool avait déjà été un dossier emblématique lors de la campagne présidentielle. Des pressions ont-elles été exercées sur le repreneur ? C'est ce que laisse entendre le dirigeant. Un argument qui ne convainc pas les syndicats, estimant qu'au vu de son expérience – il est l'un des héritiers des boîtes aux lettres Decayeux – celui-ci savait marcher en terrain miné. L'exemple est loin d'être isolé.
Cet été, un autre groupe emblématique du déclin de l'industrie française a été placée en redressement judiciaire : Altifort, groupe créé quasi ex nihilo, depuis le rachat de l'usine Pentair de Ham, à grands renforts d'aides publiques et privées. L'entreprise a enflé à force de croissances externes. Au point même d'être retenue comme repreneur d'Ascoval avant d'être évincée faute de cash. La grenouille s'est dégonflée et ses 1 500 salariés sont suspendus aux futures décisions de justice. Si les salariés de Ham se disent "non concernés" par la mise en redressement, les 115 ex-Vallourec de Cosne-sur-Loire s'apprêtent à en payer le prix fort, un an après la reprise de leur usine. Leur site devrait fermer avant la fin de l'année.
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