ADEME - Vers un tourisme durable

Les Hauts-de-France s’imposent comme une terre de tourisme. Du fait des conditions météorologiques dans le sud, le nord attire davantage. En 2023, la fréquentation touristique a augmenté de 3,5% par rapport à 2022. Des sites comme Nausicaà à Boulogne-sur-Mer, le Parc Astérix ou La Piscine de Roubaix dans le champ culturel sont des destinations très prisées. Ce développement touristique génère de fortes retombées économiques. Le secteur représente 4% du PIB régional et 80 000 emplois.

Si le tourisme est un secteur clé pour l’économie, c’est aussi un secteur à fort impact écologique en générant notamment 11% des émissions de gaz à effet de serre mondiales. Il a aussi des conséquences sur la consommation d’énergie et de la production de déchets. Un territoire touristique consomme deux fois plus d’eau de plus qu’un territoire non touristique, et 3 fois plus d’énergie. « Il y a un enjeu à anticiper et gérer les flux touristiques, note Patrick Alfano, (patrick.alfano@ademe.fr), responsable Communication et Tourisme durable au sein de l'ADEME Hauts-de-France. Certains sites connaissent des phénomènes de surfréquentation, ce qui crée des désagréments mais a aussi un impact sur l’environnement. »

L’ADEME accompagne les acteurs du tourisme pour les aider à faire face aux effets du réchauffement climatique en les aidant à mettre en oeuvre des actions d'atténuation (cf encadré “Le vélo-tourisme force l'allure”) ou d'adaptation au changement climatique. Ainsi, en 2020-2021, l’agence a travaillé avec sept sites touristiques. Cette année, et pour dix-huit mois, ils sont quinze à avoir rejoint son programme, parmi lesquels le Louvre-Lens, La Mer de Sable, le Château de Chantilly, Nausicaà ou encore le Centre historique minier de Lewarde. 

« On rencontre d’abord chaque site touristique pour effectuer un diagnostic, explique Patrick Alfano. Mesurer leur vulnérabilité au changement climatique en visualisant à l'horizon 2050 les aléas climatiques de ces sites «Comment les préparer à faire face à des phénomènes climatiques de plus en plus complexes à gérer ? Comment accueillir des touristes dans de bonnes conditions ? »

A côté des fortes chaleurs, des pluies accrues entraînent des inondations, alors que certains nuisibles se multiplient, à l’instar des guêpes ou des frelons asiatiques. Une fois le diagnostic établi, le site touristique définit un plan d'action grâce à l'appui de l'ADEME. Le site peut ensuite sélectionner une action à appliquer, à compter de 2025.

Lors du précédent programme, les actions d’adaptation au changement climatique envisagées pour le parc Astérix consistaient notamment à ombrager et végétaliser le parc (attractions, files d’attente, voies, etc.) pour diminuer le risque de coups de chaleur. Si les sites sont de plus en plus conscients de la nécessité d’engager des actions, le public lui-même a évolué. « De plus en plus de visiteurs, explique Patrick Alfano, choisissent leur destination en fonction de leur dimension environnementale. »