Ardor veut bâcher facile
Le parcours du combattant. Dans le secteur de Richebourg (62) où se succèdent les cimetières militaires, l'expression n'est pas qu'une métaphore. Vincent Martellière a connu les affres du créateur, mais il arrive au bout du chemin. L'ingénieur a mis au point un système de recouvrement automatique des semi-remorques de vrac. Son nom : Overquick. " Sur une flotte de 25 camions, 80 jours d'arrêt par an sont dus à l'action du bâchage manuel. Résultat, un tiers des voyage ne sont pas bâchés alors que le code de la route l'impose ", indique Vincent Martellière. A la sécurité pour le chauffeur et les usagers de la route, s'ajoutent la rapidité (30 secondes suffisent), une consommation en fuel réduite (- 0,2 l par 100 km) et surtout la possibilité d'augmenter la charge donc le chiffre d'affaires , grâce à une couverture " en dôme ".
Objectif : le million d'euros
L'idée lui est venue en 2002 alors qu'il était responsable du bureau d'études du transporteur Bénalu. Un premier licenciement économique en 2004 puis un second fin 2008 le conduisent à développer le système pour lui-même. Il travaille dans sa grange avec des matériaux de récup, puis sur une benne prêtée par un transporteur. En janvier 2009, il se lance dans la recherche de fonds. " Là je me suis heurté à des logiques bizarres ", résume-t-il. Les structures d'aide à la création d'entreprise ? " J'étais face à une logique rigide alors que ma situation était obligatoirement floue. " Les capital-risqueurs ? " L'innovation d'accord, mais sans risque ! " Jugée " trop en amont ", l'initiative de l'ingénieur ne convainc pas.
L'aide d'un ami lui permet finalement de réunir 43 000 et de créer sa SAS. Le transporteur Royer Gallet s'associe au projet en fournissant son cahier des charges et en finançant le proto. Pour finaliser son système électro-pneumatique breveté, une deuxième levée de fonds est nécessaire. Sur ce marché de rupture technologique, les partenaires restent frileux. Finalement, la Banque Populaire s'engage (30%), puis le Fonds de revitalisation du bassin d'emploi de Béthune (50%), Oséo-Feder (10%) et Réseau Entreprendre Nord (10%) qui lui permettent de réunir les 350 K nécessaires au lancement de la production. Entre-temps, Bruno Royer est entré au capital de l'entreprise, qui est suivie par l'Aditec et lauréate du prix Coup de coeur d'Euralogistic.
Des sous-traitants français sont mobilisés. La commercialisation doit démarrer en septembre. Le prix de base du produit est fixé à 6 000 . Vincent Martellière vise un CA de 500 K en 2011 et le double au minimum en 2012.
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