Vigie Villages ancre son développement dans ses valeurs

Un beau livre blanc à la couverture dont le relief fait apparaître un " e " surmonté d'un bel accent circonflexe, flanqué d'un titre sobre : " être Vigie-Villages ". Voilà le fruit de neuf mois de cogitations et brainstorming de la société de surveillance et gardiennage. " Mais cela faisait deux ans que j'avais ça en tête , ça me tenait vraiment à coeur ", note Marie-Anne Desnoulez, directrice générale de cette entreprise de 190 salariés pour un chiffre d'affaires de 5,8 M €, fondée avec son mari et l'appui de Creadev, en 1997. Créée sur un concept novateur de mutualisation des prestations de sécurité, elle s'est développée de façon empirique. " On faisait vivre nos valeurs de manière implicite, tendant à un management humain et éthique. Autant les cristalliser dans les mots ". Sitôt dit, sitôt fait : un groupe de travail de dix personnes est constitué, regroupant les représentants de tous les métiers et activités de l'entreprise, du maître chien au comptable en passant par la standardiste. Pendant plusieurs mois, après un travail de sémantique pour homogénéiser le sens des termes -morale, déontologie, éthique-, le groupe verbalise, conscientise, identifie, ...et produit ce fameux petit livre blanc, en décembre 2009.
Le livret n'est certes pas un traité philosophique. Juste un effort de synthèse des valeurs identifiées, agrémenté des photos de l'équipe, et enrichi de pages vierges de futures notes. Mais depuis sa parution, Vigie Villages utilise ce guide comme un véritable outil de management : il est d'ailleurs distribué à l'issue de chaque entretien individuel annuel.

Cette initiative totalement interne a connu une évolution inattendue : l'Union des Entreprises de la Sécurité Privée (ESP), le syndicat professionnel de l'entreprise, appelle Marie-Anne Desnoulez pendant ses vacances, en lui suggérant de postuler aux Trophées nationaux de la sécurité. Un challenge disputé en général par les poids lourds de l'économie française. " Et je devais envoyer mon dossier dans les deux jours! ", se rappelle avec angoisse rétrospective la dirigeante. Passons sur les détours de la candidature, qui aboutit au final, à l'automne 2010, à un triomphe devant 850 personnes au Casino de Paris pour la petite entreprise nordiste, qui décroche à l'unanimité un prix créé pour l'occasion, le " coup de coeur ".

Vers la certification Iso 9001

Après ce succès, Vigie-Villages s'est engagée dans une démarche approfondie de qualification auprès du Cercle Ethique des Affaires, en s'appuyant sur le parcours déjà effectué : " Nous avons réalisé un travail de fond avec mon responsable qualité, avec un regard critique porté sur l'ensemble de nos process ", raconte Marie-Anne Desnoulez. Une démarche qui a permis au fil des mois de gommer nombre de points faibles. Exemple : la société a mis en place une procédure très cadrée de suivi des litiges avec une traçabilité renforcée. Deux audits plus tard, la Pme obtenait son précieux parchemin QualEthique. Aujourd'hui, Vigie Villages poursuit son chemin en travaillant d'arrache-pied à l'obtention de la certification Iso 9001.

Des efforts très fertiles : l'ensemble de ces initiatives fait aujourd'hui la différence commercialement. Le livre accompagne chaque réponse à un appel d'offres, la responsabilité sociétale et l'éthique de la Pme détonnent dans un univers où les coups bas pleuvent et où la concurrence déloyale est légion. Comme quoi éthique et business peuvent faire bon ménage.