Canal Seine-Nord : Des containers maritimes pour loger les ouvriers

La transformation d’un conteneur maritime en habitat durable tout confort prend en moyenne 5 mois. La transformation d’un conteneur maritime en habitat durable tout confort prend en moyenne 5 mois.

Onnaing. Clésence et Mokha s’associent pour concevoir et aménager une cinquantaine de containers en habitats durables. Transportables, ils logeront dès 2024 des ouvriers aux abords du Canal Seine Nord.

Inflation, prix du foncier, zéro artificialisation nette (ZAN)... Depuis plusieurs mois, le nombre de mises en chantier ne cesse de dégringoler. Alors que les besoins en logement, eux, tendent à s’accentuer. En partie tirés par les grands projets structurants attendus dans les prochaines années en région. A l’instar du Canal Seine-Nord Europe dont le chantier entraînera la création de 3 000 emplois. Autant d’ouvriers - pour certains venus d’autres régions - qu’il va falloir loger à proximité du futur canal.

L’entreprise sociale pour l’habitat (ESH) Clésence (groupe Action Logement) et la société d’insertion Mokha, créée en 2019 par le groupe Adeli, vont déployer une solution originale. Elles viennent de signer un accord cadre dans lequel elles s’engagent à produire, a minima, cinquante logements. Mais pas n’importe lesquels : des containers maritimes en fin de vie réhabilités en logements modulaires, proposés à la Société du Canal Seine-Nord Europe.

Construction record

Achetés environ 2 500€ HT pièce (hors transport), ces containers sont acheminés depuis les ports régionaux et nord européens vers les deux sites de production de Mokha situés à Onnaing et Quarouble, près de Valenciennes. Le groupe Adeli a investi 200 K€ en R&D pour mettre au point le process de production de ses logements. Cinq mois en moyenne suffisent aux salariés pour transformer les modules maritimes de 6 ou 12 mètres de long en habitats durables tout confort.

Clésence et Mokha proposeront ainsi deux types de logements ; le studio de 19 m2 et le T2 de 25 m2. Affichés à des loyers de 300€ mensuels pour le premier et à 360€ pour le second, hors charges et options. Ils proposeront un espace nuit, une pièce à vivre avec cuisine équipée, une salle d’eau et une terrasse extérieure. Disponibles dès 2024, ils pourront être livrés avec tout le mobilier nécessaire. Transportables, ils suivront leurs occupants durant tout le chantier, le long des 107 km du canal.

« Les logements seront peu énergivores en raison des matériaux choisis pour l’isolation, complète l’architecte Fabien Rivierre. La structure bénéficie également d’une durabilité exceptionnelle grâce à l’acier du container qui est 10 fois plus résistant à la corrosion qu’un acier traditionnel ». Car Clésence et Mokha entendent bien faire vivre leurs biens et les proposer à d’autres bénéficiaires à l’issue du chantier du Canal Seine-Nord.

« Notre ambition est d’industrialiser ce mode constructif », précise la présidente de Clésence Pascale Sebille. Notamment pour répondre rapidement à d’autres besoins en logements temporaires. Par exemple sur les divers chantiers attendus dans la vallée de la batterie... A bon entendeur !

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