Eiffage voit grand pour l'aéroport de Lille
Le groupe de travaux publics Eiffage, qui succède pour 20 ans à la CCI de région, a de grandes ambitions pour sa première concession aéroportuaire. Au menu : une aérogare modernisée et agrandie, de nouvelles destinations et 170 M€ d'investissement.
Une page se tourne pour l'aéroport de Lille. Géré pendant 50 ans par la CCI Hauts-de-France, il passera le 1er janvier prochain et pour vingt ans aux mains d'Eiffage, associé à l'aéroport de Marseille Provence, désigné à l'unanimité. "C'est un partenariat très ambitieux... un choix parfaitement éclairé", estime Christophe Coulon, président du syndicat mixte des aéroports de Lille et Merville (SMALIM), détenu majoritairement par le conseil régional, dont il est vice-président. Autrefois assurés par la Sogarel, filiale majoritaire de la CCI régionale, la gestion, l'entretien, le renouvellement, l'exploitation et le développement de l'aéroport seront désormais à la charge d'une nouvelle société créée par Eiffage et l'aéroport de Marseille Provence.
90 M€ dans les trois ans
Ces derniers ont du pain sur la planche et veulent aller vite. Sur les 170 M€ d'investissement prévus pour toute la période de l'exploitation, Eiffage investira dans les trois ans 90 M€ pour offrir une nouvelle identité à l'aérogare lilloise et presque doubler sa superficie. Elle passera de 1,8 ha à 3,3 ha batis. Sur les esquisses du cabinet d'architectes parisien ENIA, l'aéroport apparaît avec de grands volumes lumineux et un nouvel espace culturel "pour mettre en avant l'identité de la région". La zone de restauration et commerciale est également quasi doublée, passant de 1 800 à 3 500 m2. L'aéroport exhibe aussi une entrée flambant neuve vitrée "pour favoriser l'ouverture sur l'extérieur" et un parvis paysager multimodal - libéré de la passerelle et du parking aérien actuels "peu esthétiques". Les architectes songent à un parking offrant le double de places, des passerelles conduisant les passagers aux avions et une séparation entre les flux d'arrivées et de sorties pour optimiser leur fluidité, et donc le parcours usagers.
4 millions de passagers
Un vrai défi car tout doit être prêt pour... 2023 ! Tout en maintenant l'activité quotidienne de l'aéroport. Eiffage ambitionne de booster le nombre de passagers de 2 à 4 millions à horizon 2039. La Sogarel avait quant à elle su, en dix ans, atteindre les deux millions de passagers pour la première fois l'an dernier. Eiffage prévoit aussi de muscler son offre avec l'ajout progressif d'une dizaine de nouvelles destinations, principalement européennes (pays de l’Est, Angleterre), souligne Marc Legrand, directeur d’Eiffage. "C'est une signature historique pour nous", a t-il déclaré fin juillet lors de la signature du contrat de concession. L'aéroport de Lille représente la toute première concession aéroportuaire pour Eiffage (6 000 collaborateurs en Hauts-de-France pour 1 Md€ de recettes).
"Nous n'avons pas l'ambition de devenir le plus grand acteur sur ce marché mais de nous y intéresser là où nous sommes implantés", a précisé le dirigeant. Son entreprise a dans le viseur l'aéroport de Nantes et celui de Toulouse, pour lequel elle est candidate à une prise de participation à 49,9%.
Et les salariés de la Sogarel ?
"Ils seront tous repris et intégrés aux effectifs d'Eiffage", assure Marc Legrand. D'après le patron d’Eiffage, les 115 collaborateurs de la filiale de la CCI travaillant à l'aéroport "n'ont aucun souci à se faire". Ils seront même associés au capital du groupe, comme l'ensemble des salariés. Le directeur de l'aéroport, qui n'est pas employé par la Sogarel, devrait rester en poste.
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