Essor, la petite ONG devenue grande
Nous sommes à Marcq-en-Baroeul, périphérie aisée de Lille, à une encablure de l'hippodrome Serge-Charles. C'est depuis ce quartier calme et résidentiel, dans une maison d'angle tout à fait ordinaire, que sont pilotées des missions qui le sont beaucoup moins. A Maputo, dans le lointain Mozambique, en Guinée-Bissau, au Brésil ou au Cap-Vert et au Tchad. Le quartier général de l'organisation non gouvernementale Essor est ici, sous la direction de ses deux fondateurs, mari et femme, Jean-Philippe et Ariane Delgrange. Cette association de solidarité internationale, présidée par un patron d'entreprise textile lui-même très discret, Dominique Fremaux (Fremaux-Delorme), s'est spécialisée dans une niche humanitaire : les pays du Sud, de langue portugaise. Avec une récente dérogation à la règle depuis 2009 pour le Tchad. Un particularisme lusophone qui s'explique par les débuts de Jean-Philippe, menuisier de formation, et Ariane, rééducatrice en psycho-motricité au sein d'une ONG française présente au Brésil, Inter'Aides. Ils y passeront cinq ans après leurs études, de quoi largement apprendre la langue et conforter leur vocation, avant de prendre leur envol avec le soutien de l'ONG, " qui ne souhaitait pas grossir mais faire de l'essaimage ", rapporte Ariane. Au fil du temps, trois missions centrales s'affinent pour Essor : l'éducation, la formation et l'insertion professionnelle, et le développement agricole.
12% de frais de fonctionnement
Parti pris de l'aventure : limiter au maximum les frais de structure. Ils n'atteignent que 12%. L'équipe est juste calibrée pour la recherche de financements et l'appui aux équipes sur le terrain. Soit 13 personnes dans cinq pays (majoritairement le Mozambique) qui apportent une aide à 65 000 personnes par an en moyenne, et dix au siège, dont 7 plein-temps. Essor porte 15 projets actuellement, dont le budget moyen atteint 200 000 par an. L'action s'inscrit dans la durée, avec des financements pluri-annuels de 3 à 4 ans, souvent reconduits. Le suivi est étroit : les expatriés adressent chaque mois un rapport ainsi qu'un tableau quantitatif et une compta, plus un budget trimestriel prévisionnel. Car l'engagement humanitaire est aussi affaire de gros sous, qu'il faut savoir maîtriser, dans des pays qui n'ont pas toujours la rigueur occidentale.
Si le plus gros bailleur est l'Union européenne, mais avec une réglementation qui tend à restreindre les pays bénéficiaires, l'aide privée est déterminante. Essor travaille en lien régulier avec diverses fondations, qu'elles soient d'entreprise ou privées, comme AnBer (Eco121 n°6), mais aussi avec les donateurs, incités par des déductions fiscales fortes (66%). Tous les ans, elle organise une opération de cartes de vux, destinée tout à la fois à ramener des subsides et conforter sa notoriété. Mais la solidarité va au-delà. " Nous sommes dans une région généreuse et fidèle, ce qui permet de travailler dans le long terme ", se félicite Jean-Philippe Delgrange, qui fait allusion aux familles industrielles de la région, qui ont su apporter une aide exceptionnelle en 2005, quand Essor a connu une difficulté de financement public, et qui demeurent un appui constant de l'ONG.
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