Forges de Fresnes relancée par deux de ses managers
Entre l'affaissement du marché, une surenchère syndicale et la frilosité des banques, les Forges de Fresnes auraient pu tout aussi bien disparaître. Cette filiale de Valdunes depuis 1999, devenu GHH-Valdunes en 2008, avait été mise en vente par ce dernier dès le rachat de Valdunes. L'entité est petite mais pointue : Forges de Fresnes est rien moins que le leader européen des triangles de frein pour les wagons de fret. Elle réalise un chiffre d'affaires de 5 millions d'euros, dont les trois quarts à l'export, pour 40 emplois.
Cette structure au savoir-faire unique, depuis sa création en 1923, s'est trouvée confrontée au projet de cession de son actionnaire au pire moment puisque le marché des wagons de fret neuf s'est effondré avec la crise, passant de 15 000 unités par an à à peine plus de 4000. La société a dû dans un premier temps mener un plan de compression des
effectifs, amorti par des reclassements internes dans le groupe, des départs en retraite et au final, sans licenciement. Mais le climat social a été fortement affecté, situation entretenue par les déclarations alarmistes du leader local de la CGT.
Remontée du cycle
Deux cadres de l'entreprise, Albert Gabelle, ingénieur, directeur général des Forges de Fresnes depuis deux ans et demi après de nombreuses années dans le traitement thermique, et Jean-Pascal Leprince, directeur financier de GHH-Valdunes, ont malgré tout décidé de se porter candidats au rachat. Le fruit d'une vraie réflexion, les deux hommes jugeant que le marché, cyclique par nature, ne peut que repartir, mais aussi d'un accompagnement. Le président de Valdunes, Jean-Pierre Auger, sommité reconnue dans le monde du ferroviaire, est présent au capital auprès des deux cadres majoritaires. " Il sera un acteur de la diversification et de la recherche ", explique Jean-Pascal Leprince, qui compte se développer vers le ferroviaire voyageur et le matériel agricole. Le capital-développeur Finorpa a lui aussi choisi avec détermination de suivre le rachat, en sortant son chéquier, soit 400 000 apportés, à la fois en actions et en prêts participatifs.
Résultat : Forges de Fresnes peut repartir sans prêt bancaire immédiat, qui eut été problématique à négocier dans ces circonstances, tandis que les dirigeants n'ont pas l'épée de Damoclès d'un remboursement de LBO trop lourd. Mieux, la société a prévu d'investir 1 M en trois ans (et 3 M sur dix ans), ce qui a ouvert la voie aux aides de la Région et de Valenciennes Métropole. " Quand on a commencé les discussions il y a deux ans, les subventions étaient conditionnées à la création d'emplois. Il fallait d'abord sauvegarder. Les deux sous-préfets de Valenciennes nous ont bien aidés ", raconte Jean-Pascal Leprince, qui prévoit quand même une dizaine d'embauches supplémentaires à terme. L'accord de cession a été signé le 10 juin. " Nous redevenons une Pme centrée sur son avenir ", conclut le dirigeant.
Fort soutien public
La reprise de la société bénéficie de l'aide directe de Valenciennes Métropole et du Conseil régional qui apportent chacun une aide à l'investissement de 160 K, sur un volume de 900 K. La société a également recours à un prêt Fonds national de revitalisation des territoires (FNRT) géré par Oséo. L'Etat a par ailleurs renouvelé l'autorisation d'exploiter dix jours avant la reprise officielle.
Ces articles peuvent également vous intéresser :
L'instabilité législative et réglementaire nuit gravement à l'entrepreneuriat et à l'emploi !
par Frédéric MOTTE, président du CESER
Diversifions les secteurs de l'innovation!
par Jean-Claude DURIEZ, Directeur de l'Ecole des Mines de Douai
Dans les coulisses de ... Proscitec
Derrière son nom abscons, la petite association trentenaire est un acteur déjà ancien du tourisme de patrimoine économique. Depuis 2006, cet acteur sans équivalent ailleurs en France a changé de braquet pour accroître ses actions.
Vigie Villages ancre son développement dans ses valeurs
La pme villeneuvoise a conduit un travail en profondeur pour exprimer ses valeurs dans un livre. De cette initiative originale dans l'univers de la sécurité, primée par un trophée national, elle tire désormais argument de différenciation.
"Je veux prendre mon bâton de pèlerin"
3 questions à... Didier Dumont, nouveau président du CJD Nord-Pas-de-Calais
Produits sous licences : Polymark change de braquet
Templeuve. L'entreprise spécialiste des produits dérivés de licence cinéma espère bien surfer sur la série télé "Petit Prince". Elle vient de lever un million d'euros en capital.
L'export, une porte de sortie de la crise
96% du chiffre d'affaires export du Nord-Pas-de-Calais sont le fait d'un quart des entreprises régionales qui exportent. Plus structurées et pour la moitié présentes dans plus de dix pays, elles ont moins subi la crise que les autres.
Ardor veut bâcher facile
Vincent Martellière. L'ingénieur n'a pas ménagé sa peine pour mener à bien son projet au service d'un transport sûr et productif.
Orlando : une routière puissante et généreuse
La familiale de Chevrolet affiche un confort intérieur et des qualités de conduite remarquables. Avec un niveau de prix d'entrée de gamme accessible. Mais avec une conso un peu élevée.
Stratégie : Les 12 grands travaux de la CCIR
Philippe Vasseur, président de la nouvelle CCI de Région, a clos un travail collectif de six mois par une grande convention à Arras le 24 juin. Avec 12 grands projets sur le métier, dont une perspective de façade portuaire unique.