Frédéric Marconnet réinvente la Méhari
Dans l'Aisne, le modèle de voiture, inspiré de la Méhari, entièrement fabriqué à la main par l'ancien pilote de rallye rencontre un beau succès sur le marché des automobiles de loisir.
A Pinon, entre Soissons et Laon (Aisne), Frédéric Marconnet, un ex-pilote de rallye, s’était spécialisé dans la reproduction des mythiques GT 40 et AC Cobra. Il y a trois ans, le mécanicien a pris un virage à 180° en rachetant les plans de l’éphémère Fargo, lancée au début des années 2000 par le constructeur, aujourd’hui disparu, De Frémond. Basé dans l’Indre, celui-ci comptait, avec ce modèle fonctionnel, combler le vide laissé sur le marché des automobiles de loisir par l’arrêt de la Méhari, en 1987. Las ! La voiture à la coque de polyester, trop chère, ne rencontra pas son public. Une soixantaine d’exemplaires seulement furent écoulés en trois ans.
Frédéric Marconnet a repris les plans, repensé le concept, créant finalement son propre modèle baptisé « la Forest ». Son credo : proposer à un prix unique (18,5 K€), une voiture alliant, comme ses aïeules, simplicité et robustesse. La Forest c’est, en effet, un design ultra simple, quasi rectangulaire ; une motorisation solide grâce à des moteurs de Peugeot 106 ou 206, capables de rouler «500.000 kilomètres », selon Frédéric Marconnet. Pas d’électronique non plus, excepté pour les régulateurs d’injection. Seules autres concessions à la modernité : un autoradio, une prise USB et un boitier flex fuel, permettant de rouler à l’éthanol. Un dépouillement technique qui permet à l’équipe de 18 personnes de monter l'automobile, à la main, en quelques jours seulement.
150 salariés d'ici deux ans
Pour l’heure, une quinzaine d’unités ont été livrées, dont trois à Tahiti et une au Mexique. 75 autres sont commandées. Dans cette perspective, l’entreprise a dû pousser les murs de son premier atelier, situé sur la friche SPD. 6 000 m2 ont été acquis pour augmenter les cadences, mais aussi créer un centre de formation et d’insertion. Au total, l’investissement réalisé sur le site atteint 1, 2 M€. « Mon projet a aussi une vocation sociale, l’objectif étant de redonner du travail a des salariés de plus de 50 ans. On a déjà sorti deux personnes du RSA », se félicite Frédéric Marconnet. Sur ce secteur original, l’entreprise va encore accélérer.
Selon son dirigeant, elle devrait conclure plusieurs contrats avec l’armée, intéressée pour équiper des bases, aériennes notamment, avec ces voitures passe-partout et économiques. « Cette commande avoisine 150 unités. Nous étudions aussi un nouveau véhicule 6 roues pour les forces spéciales », annonce le dirigeant. Un nouveau modèle de La Forest, baptisée Baroudeur, pouvant rouler dans le sable est aussi prévu pour le mois de mars. Grâce à ces différents projets, le constructeur pourrait compter 150 salariés d’ici deux ans et réaliser plus de 3 M€ de chiffre d’affaires.
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