Belasolution crée des réservoirs souples pour voitures de course

Ses parents étaient entrepreneurs (Slembrouck Voyages, à Fleurbaix) et 7 de ses frères et sœurs le sont aussi : Bruno Slembrouck avait de sérieuses prédispositions ! Mais il a attendu d'être un quadra avancé pour monter sa société, Belasolution, à Armentières. Une société spécialisée dans la fabrication de réservoirs en élastomère pour voitures de courses, un marché de 15 000 véhicules dans le monde. Le projet n'est pas venu par hasard : Bruno Slembrouck a travaillé 24 ans dans cet univers du tissu enduit de caoutchouc, notamment chez Pronal, où il a finalisé son diplôme d'ingénieur ICAM en alternance. Il y a notamment développé les réservoirs souples pour les avions, activité qui se poursuit, et pour automobiles, arrêtée depuis. Cet ancien pillote de rallye - pendant sept ans - est un ardent défenseur du caoutchouc. « On peut penser souple ! Il existe des vérins gonflables ! », souligne le jovial chef d'entreprise. L'intérêt dans l'univers auto est important : même fissuré, le réservoir souple garde son étanchéité ; rempli de mousse, il absorbe le carburant tel une éponge, ce qui le rend anti-déflagrant ; en cas de crash, il s'adapte.

Environnement fertile

Belasolution, qui se veut d'abord un bureau d'études, travaille aussi pour les réservoirs de bateaux. Hébergé dans la ruche d'entreprises d'Armentières, Bruno Slembrouck y a trouvé un environnement fertile et bienveillant, des conseils d'autres dirigeants, qui l'ont conduit par exemple à rentrer dans le club E6. La société a bénéficié de prêts d'honneur et de subventions (Hodefi, BPI) pour 60 K€ et de prêts pour 50 K€ en plus des 10 K€ injectés par le fondateur.

L'entreprise est déjà bénéficiaire (29 K€ en 2021) mais Bruno Slembrouck voit plus loin, face au développement de l'électrique qui va réduire son champ d'activité. Il a démarré sa diversification, avec une innovation brevetée, mariant carbone et élastomère, permettant de réaliser une pièce carbone pliante (photo). Il a déjà vendu des charnières pour des coffres d'hélicoptère militaire. L'entrepreneur a d'autres projets encore secrets dans les cartons. D'ici trois ans, il espère atteindre 1,5 M€ de ventes avec une quinzaine de salariés.