Télémédecine : Ensweet se lance à grande échelle

28/01/2022 Julie Kiavué Créateurs

Fabien Watrelot. Plus de 3 000 patients testent à domicile sa plateforme de réadaptation cardiaque, qui va désengorger les établissements de santé. Une expérimentation inédite soutenue par l’Assurance Maladie.

C'est après six ans d'expérience à l’étranger, notamment chez Décathlon International et Oney Data en Italie, que Fabien Watrelot a franchi le pas de l’entrepreneuriat. Ingénieur ICAM Lille depuis 2012, il reprend des études sept ans plus tard, à l’Université Paris Diderot, sur la santé connectée. Formation durant laquelle il découvre l’univers - et les problématiques - des soins de réadaptation, notamment cardiaque. « L’accès à ces soins est un vrai problème car nos instituts de réadaptation sont saturés », pointe le Cambrésien de 33 ans. Sa solution ? Ensweet, qu’il crée en 2020 avec deux médecins. Et avec l'appui rapide de Bpifrance, à travers l’incubateur Santé tech, Eurasanté, la Mel, Hodéfi, l’accélérateur Village by CA, le prêt Pépites et, prochainement, le Réseau Entreprendre Nord. « Au total, nous avons bénéficié de 500 K€ au démarrage dont 20 K€ de fonds propres », poursuit Fabien Watrelot.

Sa start up développe une plateforme de télémédecine permettant aux patients de poursuivre leur soins de réadaptation à domicile, après un court séjour en clinique. Pendant leurs exercices, un capteur cardiaque récupère des données précises, puis les analyse, avant de les transmettre au médecin référent. « Notre ambition première est de désengorger les établissements de réadaptation pour faciliter leur accès », précise Fabien Watrelot. Ensweet débute son activité avec la réadaptation cardiaque, mais ne s’interdit pas de s’intéresser demain à la réadaptation neurologique ou respiratoire.

La jeune pousse bénéficie de soutiens de poids, à commencer par l’Assurance Maladie. La caisse nationale finance à hauteur de 4,5 M€ les premiers essais à grande échelle de la solution d’Ensweet. Depuis janvier, et jusque mi-2025, celle-ci est testée par plus de 3 000 patients de huit cliniques françaises. « À l’issue de cette phase, on espère que notre solution sera acceptée dans la législation et prise en charge à 100% », indique le dirigeant. Qui ambitionne, à horizon 2030, d’accompagner et d’allonger l’autonomie de 15 millions de patients français atteints d’infection longue.