Adeiz veut renouveler les solutions digitales du « commerce unifié »

Les cartons s'accumulaient et les bureaux étaient encore vides lors de notre visite chez Adeiz, au centre d'affaires du Molinel à Wasquehal. Mais son président Bruno Menteaux a l'assurance d'un entrepreneur qui a bien maturé son projet, en l'occurence créer un éditeur de logiciels pour le retail, adaptés à l'énorme mutation que connaît l'univers de la consommation. Ce natif de Hénin- Beaumont a de solides arguments : il fait équipe avec Jean-Pierre Paugam, créateur de Cylande, qui a revendu il y a trois ans au géant Cegid. Lui-même, ingénieur informatique de formation, a passé 24 ans dans l'entreprise dont il aura occupé presque toutes les fonctions jusqu'à devenir directeur des opérations pendant 8 ans. La société part avec un gros capital social de 0,7 M€. Le concept est également porteur : il s'agit de créer une solution différente, « innovante nativement », offrant toutes les fonctions aux réseaux de distribution spécialisés, avec un couteau suisse « ultraévolutif » pour le commerce omnicanal désormais baptisé « commerce unifié ». Mieux, l'outil pourra intégrer des dimensions très nouvelles comme le « video-shopping » ou le « live shopping » permettant par exemple de créer un panier à partir d'un produit vu dans une série. Enfin, la solution Adeiz, via une plateforme sur le cloud, permettra un partage du panier du client entre le web et le physique par exemple.

Si l'architecture de la société est claire pour ses créateurs, reste à développer les briques tous azimuts, avec un premier module espéré en fin d'année, puis une première version pour chaque fonction de l'outil vers la mi-2022. D'où un programme intense de recrutement. Créée en avril, la société devrait déjà compter 15 salariés d'ici la fin juin et jusqu'à 50 dans les trois ans. La montée en puissance devrait brûler du fonds de roulement, aussi une levée de fonds est-elle déjà programmée le moment venu. Bruno Menteaux ne se fixe pas publiquement d'objectif de chiffre d'affaires mais il vise a minima un portfolio « d'une dizaine d'enseignes majeures » utilisant les solutions Adeiz dans les trois ou quatre ans. Signe prometteur : plusieurs d'entre elles l'ont déjà contacté.