BeeFast tente une échappée dans le monde des coursiers à vélos

Parce qu’ils estimaient que leurs conditions de travail au sein des grandes plateformes se dégradaient chaque année davantage, trois jeunes Amiénois, déjà auto-entrepreneurs, ont eu une idée peu folle : créer leur propre entreprise de livraison à vélo, voulue "écologique et solidaire". Pour se lancer dans l’aventure les trois amis, déjà auto-entrepreneurs, ont frappé il y a un an à la porte de la CCI d’Amiens. Qui les a orientés vers la Machinerie, un tiers-lieu local, et son programme d’incubation gratuit « Starter », réalisable en trois mois. Ce parcours s’adresse à des porteurs dans le secteur de l’Économie Sociale et Solidaire. Accepté après examen d'un dossier, chaque candidat fait l’objet d’un accompagnement individuel pour préciser son projet, acquérir de nouvelles compétences, et trouver des partenaires techniques et financiers. «Nous avions pas mal de questions sur les statuts par exemple. Fallait-il rester en autoentreprise ? Opter pour la SA ? Créer une coopérative ? », explique Antoine Hosin, co-fondateur de BeeFast.

Ce travail préliminaire a conduit les entrepreneurs à intégrer Coopcycle, une fédération de coopératives spécialisées dans les livraisons à vélo, déjà présente à Lille. Elle prend le contrepied des grands noms du secteur en proposant un fonctionnement démocratique entre les membres et une mutualisation de services pour réduire les coûts et rémunérer dignement les livreurs. «Nous sommes actuellement en cours de rédaction de nos statuts coopératifs», expose Antoine Hosin. Les futurs livreurs pourront soit opter pour le salariat, soit conserver leur statut d’auto-entrepreneur. « Dans ce cas, ils seront rémunérés à l’heure et non à la commande », un système plus juste qui prend en compte la pénibilité du métier. Sur leurs vélos et leurs triporteurs – sans assistance électrique – les livreurs de BeeFast n’hésitent pas à charger les colis les plus improbables, comme une cargaison de 120 kg de champagne, un salon de jardin ou même un trampoline ! « On aime bien repousser les limites », s’amuse le chef d’entreprise, dont l’activité progresse depuis la rentrée et devrait encore augmenter avec la mise en service d'une plateforme de livraison de repas proposant les menus de 5 restaurateurs locaux.