Il marie laser et molécules contre le cancer du cerveau

"Des chercheurs qui cherchent, on en trouve ; des chercheurs qui trouvent, on en cherche », disait le Général. Maximilien Vermandel est un chercheur qui trouve... et qui crée. Il n'est pas tout seul puisque sa société Hemerion, en cours de création, est l'émanation de 10 ans de travaux au sein du labo Inserm de thérapie laser OncoTHAI du Pr Serge Mordon, au CHU de Lille. Lui-même en était jusque-là directeur adjoint et physicien médical au CHU. Hemerion s'appuie sur un mix de technologie laser et d'un médicament existant mais repositionné sur de nouvelles indications, un transfert réalisé par la SATT Nord. Avec des études académiques menées très loin puisqu'une première étude clinique a été conduite. La cible visée est le cancer du cerveau, une maladie très rare (25 000 personnes en Europe et aux USA) au pronostic désastreux, puisque fatal en deux ans en moyenne. Faute de blockbuster en perspective, les majors ne s'intéressent pas à cette pathologie, sur laquelle seule une entreprise américaine offre un traitement, contraignant (des électrodes sur la peau en continu) et très limité (il prolonge la survie de quelques semaines ou mois), mais au prix de 20 000 $ par mois auprès de 10 000 patients.

Laureat du concours i-lab

Si l'intérêt économique est donc bien réel, Hemerion a des ambitions plus fortes, « augmenter significativement l'espérance de vie et retarder au maximum la récidive ». Le chirurgien pourra déployer en vingt minutes cette solution « one shot ». Après une publication scientifique imminente, suivra la phase clinique 2 A, déjà autorisée. La technologie pourrait aussi être adaptée à d'autres cancers. Si le parcours scientifique de Maximilien Vermandel l'a parfaitement préparé à ces enjeux, il reconnaît un déficit entrepreneurial. « Il est important de s'entourer, je m'acculture aux aspects économiques et financiers ». A ses côtés, deux autres associés opérationnels lui apportent leurs compétences, Clément Dupont, inventeur de la technologie, et Michel Andraud, spécialiste des aspects financiers et biotech. Primée par le très prestigieux concours national i-lab des entreprises issues de la recherche, Hemerion vise 13 à 15 salariés d'ici deux ans, et une mise sur le marché à horizon 2025