Hoja sécurise les transports en Afrique

C'est à Kinshasa qu’Ursula Ndombele, alors VIE pour le groupe Canal +, a eu l’intuition qu’elle pouvait mettre à profit les technologies mobiles pour créer une start up adaptée aux besoins des utilisateurs locaux. En l’occurrence, parvenir sain et sauf à destination lorsqu’ils empruntent le transport en commun le plus courant de la capitale de la République Démocratique du Congo (pays d’origine de sa famille) : le taxi. «Il y a beaucoup de faux taxis qui volent ou rançonnent les voyageurs. Cela semblait totalement incongru dans la plus grande capitale francophone d’afrique », témoigne la jeune entrepreneuse, diplômée de l'ESC Rennes. Ni une, ni deux, de retour en France, Ursula Ndombele s’inscrit à une rencontre de start up organisée au Quai de l’Innovation, à Amiens. Son projet prend forme et l’idée d’une appli permettant d’identifier le taxi et son chauffeur naît rapidement. Reste encore à la mettre en œuvre à quelque 8 700 km de la capitale picarde. Repérée par le service Innovation d’Orange, Ursula Ndombele se voit offrir en 2019 l’opportunité de participer au pro- gramme « Femmes Entrepreneuses », tout juste lancé par le groupe pour soutenir l’entrepreneuriat féminin en France. « 10% des start-ups sont fondées par des femmes, pour seulement 7% des levées de fonds en France », rappelle Thomas Longuemart, directeur de l’innovation chez Orange Hauts-de- France.

60 000 véhicules

Définition du business model, relation avec les financeurs ou les clients, cybersécurité... Cet accompagnement personnalisé, basé sur le mentorat, permet à Ursula Ndombele d’affiner son projet. Au point qu’en quelques mois, la voilà en mesure de le présenter à Station F, grâce au soutien de France Export, devant Félix Tshisekedi, le président de la RDC. Le résultat ne se fait pas attendre : un partenariat est signé avec la mairie de Kinshasa pour déployer l’application, appuyée technologiquement par les services d’Orange en  Afrique, sur l’ensemble de la flotte de taxis de la ville, soit 60 000 véhicules environ. En cours, cette généralisation devrait faire bondir le chiffre d’affaires de la start up, 5 000 euros au départ, à plusieurs dizaines de milliers d’euros, selon les prévisions de la cheffe d’entreprise. Celle-ci compte d’ailleurs s’attaquer à la sécurisation des transports d’autres capitales africaines, en Côte d’Ivoire et au Nigeria notamment.