La filière nutrition santé au top

La maturité et la dynamique de la filière santé-nutrition de la région se confirment d’année en année, et même un cran au-dessus en 2018. Un critère ne trompe pas, celui des levées de fonds, qui sont passées de 24 M€ en 2017 -hors opération Genfit- à 28,5 M€ l’an dernier, dont 4M€ pour les start up incubées à Eurasanté. On relèvera surtout deux grosses opérations avec Infimed (9,8 M€) et Mdoloris Medical System (9 M€).
Autre manière de sonder la santé du secteur, le nombre d’emplois progresse constamment. Entre 2015 et fin 2017, il s’est enrichi de 3000 emplois, tandis que son chiffre d’affaires atteignait 12 mds€, soit un demi-milliard de plus qu’en 2016. « On s’approchera des 3500 salariés en 2019 avec un cap sur les 4000 emplois début 2020. On a rarement commencé une année avec autant de prospects dans la besace », se réjouit Etienne Vervaecke, patron d’Eurasanté. Sur l’exercice 2018, plusieurs implantations sont venues fertiliser le terreau régional. Parmi elles, la biotech InnovaFeed et ses 110 emplois à Nesles, spécialiste de l’élevage d’insectes à des fins protéiniques, ainsi que son collègue Ynsect, à Poulainville (60 emplois), mais encore Assystem Care (Villeneuve d’Ascq, 5 salariés), Isolvar (Hardifort) ou Santiane (assurance santé et prévoyance, 25 emplois).
Sur le seul parc Eurasanté, 27 transactions ont eu lieu, portant sur 7700 m2. Les projets collaboratifs continuent aussi de fleurir. 25 ont été accompagnés en 2018 par le pôle Nutrition Santé Longévité, tandis que 10 décrochaient un financement public, pour un total cumulé de 26 M€. Parmi eux, le centre national de médecine de précision des diabètes (PréciDIAB) avec un financement de 5 M€, même si Lille espérait bien plus à travers le label d’Institut Hospitalo-Universitaire
O.D.
AstraZeneca : 135 M€ investis
Avec près d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires à elle seule, l’usine AstraZeneca de Dunkerque est un des poids lourds économiques de la région. La « big pharma » anglo-suédoise y produit des médicaments inhalés, le Symbicort, bien connu des asthmatiques, et le Bepesvi, pour les patients atteints de BPCO (broncho-pneumopathie chronique obstructive). Ses produits, exportés à 99%, vont soigner chaque année 18 millions de patients dans le monde, beaucoup plus demain. Le groupe achève actuellement un investissement de 135 M€ pour produire une nouvelle gamme de médicaments inhalés (nom de code PT 010). « On peut tripler le volume avec nos machines et infrastructures », se réjouit Puntus Rundström, directeur du site, qui emploie 450 personnes. Le projet a déjà généré 80 emplois, 50 autres suivront d’ici 2020.
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