Siziaf : 1000 emplois au programme
Douvrin. La plus grande zone industrielle du Pas-de-Calais retrouve des couleurs. 10 projets en cours vont permettre de bâtir 150 000 m2 de bâtiments et générer un millier d'emplois. Avec une orientation nouvelle vers la logistique.
« Pendant longtemps le téléphone ne sonnait plus trop », sourit Daniel Delcroix, président du Siziaf, structure porteuse du parc d'activités Artois-Flandres. Les temps ont bien changé. Si le parc a échoué de peu à attirer Amazon, ses équipes ont néanmoins multiplié les prises depuis plusieurs mois. Dans le secteur industriel d'abord, qui correspond à son ancrage historique : le parc fut créé pour accueillir en 1970 le fabricant de moteurs Française de Mécanique (FM). Un site qui est monté jusqu'à 6000 salariés au plus haut, mais retombé depuis, sous les auspices de PSA, à 2000 personnes.
C'est d'ailleurs dans un périmètre de 10 ha délaissé par l'usine que s'est installé le fabricant de pompes à chaleur Atlantic, permettant la création de 120 emplois. Le spécialiste de l'électronique industrielle Devos Vandenhove, a construit de son côté un bâtiment de 3000 m2 appelé à générer 40 emplois. Alurol, menuisier industriel, s'est implanté cette année dans un nouveau site de 1600 m2 avec 11 emplois de plus. Proferm, spécialiste en menuiserie PVC et alu, va quant à lui agrandir son bâtiment pour le porter de 7000 m2 à 12 000 m2, confirmant un rythme d'embauches de 10 personnes par an. Sefar Fyltis, fabricant de filtres textiles pour l'industrie, bâtit 500 m2 supplémentaires, portant son unité à 8500 m2 et son effectif de 85 à 105 emplois. Aquarèse, spécialiste de la découpe au jet d'eau à haute pression, se dote quant à lui d'un grand bâtiment de 8000 m2 (9 M€ d'investissement), qui doit lui permettre de générer 56 nouveaux emplois. Il atteindra ainsi les 125 collaborateurs. Enfin, Prysmian, déjà implanté lui aussi (ex Draka), fabricant de fibre optique, va construire une nouvelle tour de fibrage pour accroître ses capacités et générer 40 emplois qui s'ajouteront aux 350 actuels.
A ces projets s'ajoute celui d'un hôtel d'entreprise de 2400 m2, porté par Beci, livrable à l'automne 2019.
20 emplois minimum par hectare
Mais le parc engrange aussi des implantations majeures dans un domaine nouveau pour lui, la logistique. Sous condition de ne pas descendre en-dessous de 20 emplois par hectare, et d'être soucieux de l'environnement. Un ensemble de 45 ha a été négocié avec le promoteur Prologis, qui réalise deux premiers bâtiments : l'un de 30 000 m2 pour un site Colissimo, qui emploiera 250 personnes, et qui sera livré en janvier 2019 ; le second de 30 000 m2 pour Géodis, qui comptera 140 salariés. Cette première tranche pourrait en outre en appeler d'autres. A terme Prologis Park comptera quatre bâtiments totalisant 170 000 m2. Selon Vianney Leveugle, directeur général du Siziaf, on pourrait compter 800 à 900 salariés sur ce pôle logistique.
Et deux autres projets logistiques se développent dans d'autres parties du parc : la nouvelle plateforme de produits frais de Carrefour pour les Hauts-de-France s'y étendra sur 32 000 m2 bâtis, et générera 350 emplois. La mise en service est prévue en juillet 2019. Enfin, le pôle logistique de Bils Deroo, Simastock, reconvertit à son profit l'ancien bâtiment 8 de la FM, soit 100 000 m2 bâtis sur un terrain de 10 hectares.
La FM, engagée dans un programme de compactage de ses activités, va passer progressivement de 140 ha à 40 ha seulement. Comme le constructeur a réduit la voilure sans licenciement, aucun plan de revitalisation n'a été mis en œuvre. « Si on veut réussir, on ne peut être laissés seuls, il faut être accompagné par les agglomérations, mais aussi la Région, l'Etat, ou même PSA », martèle Daniel Delcroix.
Au total, il reste 60 ha de terrains commercialisables sur le parc lui-même , et 80 ha supplémentaires devraient être encore réaménagés dans l'enceinte historique de la FM. Les promoteurs du parc aspirent à se positionner notamment sur les projets relevant de la troisième révolution industrielle.
OD
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