Le confinement fait ses premières victimes économiques
De Verywear à PicwicToys en passant par NCN ou Demeyère, le bloquage de l'économie pendant le confinement fait ses premières victimes dans la région.
Certains experts annoncent un tsunami de défaillances d'entreprises à partir de la mi-août, lorsque les tribunaux de commerce reprendront leur pleine activité et quand il faudra acquitter les dettes fiscales et sociales, reportées de six mois en début de confinement. Mais d'ores et déjà, bien des entreprises sont en souffrance, et plusieurs redressements judiciaires, restructurations ou annonces de fermetures sont intervenues en région. Le chômage a lui-même entamé une hausse très forte, avec une progression de 19,9% en avril (+ 72500 demandeurs d'emploi). Secteur très impacté, la distribution textile paie un lourd tribut à la fermeture totale des boutiques. Plusieurs enseignes internationales sont elles-mêmes en difficulté à l'instar d'Inditex (Zara). Chez nous, Camaïeu (600 magasins et 3900 salariés en France) a été placée en redressement judiciaire fin mai, avec un énorme manque à gagner de 200 M€. Egalement à Roubaix, Damartex a annoncé un plan de restructuration pour surmonter le choc des fermetures, alors que le groupe dirigé par Patrick Seghin réalise la moitié de son activité via son réseau de boutiques. 195 postes seront sacrifiés, dont 159 en France, avec trois fermetures de magasins, et plusieurs marques seront cédées (Lejaby, Jours heureux et la Maison du Jersey). Verywear (Devianne, notamment) doit quant à elle supprimer 109 postes dont une vingtaine à son siège de Wasquehal. Dans un univers proche, PicwicToys, qui fait état d'un effondrement de ventes de quelque 45 M€, a indiqué son intention de supprimer 447 emplois sur 1237. Demeyere, spécialiste du meuble en kit, à Pérenchies, est lourdement impacté par la situation de ses clients. Le CSE de ce groupe de 900 salariés est monté au créneau ces derniers jours pour dénoncer les conditions « surréalistes » posées par la banque à l'octroi d'un PGE de 30 M€, une position qui s'apparente à un « arrêt de mort » pour l'entreprise, selon l'avocat du CSE, Me Blindauer.
Même l'éolien
L'industrie n'est pas épargnée par la situation. ArcelorMittal, qui avait déjà mis à l'arrêt deux hauts fourneaux à Dunkerque, a indiqué sa volonté de fermer une ligne de galvanisation sur son site de Montataire (Oise), entraînant une cinquantaine de pertes d'emplois (intérim et sous-traitants).
Renault est engagé dans un plan de restructuration qui devrait coûter 5000 emplois en France. Combien en région, où le constructeur est très présent ? Jean-Dominique Sénard, président de Renault, s'est voulu rassurant sur le maintien de l'usine MCA de Maubeuge, pour laquelle une énorme mobilisation locale s'était organisée fin mai. Enersys, le fabricant américain de batteries à Arras, a de son côté supprimé 30 postes d'intérimaires. Le secteur de l'éolien n'est pas épargné : dans l'Oise, le fabricant de mâts Wec Mats Béton va fermer ses portes, laissant 70 salariés sur le carreau. Dans l'Aisne, c'est la crise du secteur pétrolier qui a des conséquences sur Etirex Chromalex, fabricant de dispositifs de gestion thermique pour les plateformes pétrolières qui s'apprête à licencier 35 salariés. Le producteur de polystyrène expansé Synthos, à Ribecourt-Dreslincourt (60), est quant à lui menacé de fermeture (52 postes).
Le secteur de l'imprimerie souffre aussi, entraînant la fermeture du site Agfa Gevaert (lire p 6).
Dans le bâtiment, le dernier mois aura aussi été marqué par le redressement judiciaire d'un acteur important sur le littoral, NCN, à Hesdin-l'Abbé. L'entreprise compte 200 salariés directs. On notera encore la liquidation d'une entreprise très liée à l'événementiel, Le Scalaire, basée dans la Somme à Roye. Son métier, les repas de fête... Les 11 salariés sont licenciés
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