Octopus Lab ne manque pas d'air ...à simuler

« L'ambition est que ces outils soient le Windows de la qualité de l'air », lance Maxence Mendez, entouré ici de son équipe. « L'ambition est que ces outils soient le Windows de la qualité de l'air », lance Maxence Mendez, entouré ici de son équipe.

La cleantech issue de la recherche a développé un outil de simulation de la qualité de l'air, et un autre destiné à l'exploitation des bâtiments. Un créneau porteur, et puissamment accéléré par la Covid.

 

Octopus Lab veut aller vite. L'entreprise est née en 2016 dans la foulée d'un programme mené par Maxence Mendez entre 2012 et 2015 sur la qualité de l'air dans les bâtiments à basse consommation. Le jeune homme, chimiste de formation, spécialisé sur la qualité de l'air, à laquelle il a du reste consacré sa thèse de l'université de Lille, développe pendant ce travail de trois ans un outil de simulation de la qualité de l'air : quel niveau de qualité peut-on attendre lorsque l'on utilise tels matériaux, tel système de ventilation, dans telle localisation, proche d'un périphérique, d'une usine ou d'un espace vert? « J'ai commencé en vendant des études, le temps de tester le modèle économique. C'était dur au début. Aujourd'hui, la question de la qualité de l'air est dans toutes les consciences », raconte le trentenaire. L'outil de simulation s'adresse au secteur du bâtiment, et tout particulièrement aux bureaux d'études, qui peuvent ainsi ajouter une brique qualité de l'air à leur expertise en thermique et en ingénierie du bâtiment.

Incubée par Eurasanté, aidée par BPI et la CCI (programme Hodefi), lauréat du réseau Entreprendre Nord, soutenue au capital par NFA et Nord Création (pour moins de 0,5 M€), l'entreprise lance commercialement son logiciel, baptisé Indalo, début 2019. Paradoxalement, comme il était salarié de l'université de Strasbourg pendant son programme, la propriété intellectuelle appartient à cette dernière, associée a CNRS, tandis qu'Octopus Lab détient la licence pour développer et distribuer le logiciel. C'est aussi ce qui explique que le dossier de propriété immatérielle est gérée par la SATT Alsace.

Octopus Lab, désormais implantée à la Madeleine, a développé depuis un second logiciel, Invado Supervision, destiné cette fois à l'exploitation intelligente des bâtiments : en fonction des types de mobiliers, de l'activité des occupants, de la qualité de l'air extérieur, mais aussi des émissions des gens à l'intérieur du bâtiment, le système peut lancer des alertes pour aérer. Un dispositif particulièrement ciblé pour les entreprises ou organismes accueillant du public, tels que les centres commerciaux, ou l'hôtellerie. « Ca va être essentiel. On est sûrs et certains que quand on va vivre normalement, il faudra rassurer les gens et communiquer ».

La Covid est au reste un puissant accélérateur pour l'entreprise, capable d'évaluer le risque de contamination, en ajoutant à ses algorithmes des réseaux de capteurs de CO2 et d'humidité. L'entreprise prépare un bâtiment démonstrateur pour mettre en avant sa technologie. « La Covid a été un gros frein en 2020 mais sera une grosse opportunité pour 2021 », analyse le dirigeant, décidé à aller rapidement à l'international pour jouer son avantage compétitif, à commencer par les Etats-Unis et le Japon. Pour ce faire, il vise une levée de fonds en tiroir qui pourrait totaliser quelque 4 M€, dans l'univers de la cleantech. De quoi aller vite pour devenir incontournable.

« L'ambition est que ces outils soient le Windows de la qualité de l'air », lance Maxence Mendez, qui se fixe des objectifs audacieux : un chiffre d'affaires de l'ordre de 10 à 12 M€ en 2024, sur un modèle économique en mode SaaS, par abonnement, avec une effectif porté à 80 personnes

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