Et si « perdre son temps » était bénéfique pour la performance ?

02/05/2022 Tribunes libres

Pascaline de Ruyer, directrice associée QuinteSens.

Ce matin, pleine d’énergie dès le réveil, j’ai eu envie d’inventer une nouvelle formule liée à l’art de « perdre son temps ». Voici ce que cela a donné :« Si TRC ≥TA, alors TXde- Perf ?ㅏ» !

Allez, je traduis : si mes temps de repos + mes temps de célébration sont supérieurs ou égaux à mes temps d’action (et donc de dépense d’énergie), ALORS ma performance augmente ! Qu’en pensez-vous ?

Je parie que si j’interroge mon entourage, je vais entendre que « Le temps c’est de l’argent », que nous n’avons pas de « temps à perdre », que le plus important c’est d’« optimiser son temps », d’être « efficient » ! Mouais, c’est vrai que j’ai été éduquée selon ces préceptes mais cela ne me convient plus. En effet, j’ai cherché une définition et voici ce que j’ai trouvé : Perdre son temps = être occupé à faire quelque chose sans résultats conséquents. C’est là que je ne suis pas d’accord ; ne rien faire, c’est récupérer de l’énergie.

Or, de l’énergie, on en dépense chaque jour. Mais comment fait-on pour en récupérer ? Pourquoi TOUJOURS courir ? Pourquoi n’ose-t ’on pas « avouer » qu’on n’a « rien » fait le weekend dernier ? Pourquoi faut-il TOUJOURS « remplir » l’agenda ? Certainement parce que la Société ne valorise que l’action et condamne le repos souvent assimilé à l’oisiveté. D’autre part, la nature a horreur du vide. L’Homme aussi. Et si nous apprenions à l’aimer ? Le repos stimule la créativité, la capacité de concentration et d’apprentissage. Il permet au cerveau de se déconnecter pour soulager les tensions et favoriser le bien-être. Célébrer les succès maintient ou développe le niveau de motivation. Célébrer les succès prévient l’épuisement.

Alors, déculpabilisons-nous ! Arrêtons de nous juger ou de faire en fonction de ce que les autres pensent... Cessons de nous définir en fonction de ce que nous faisons mais bien en fonction de qui nous sommes et rassurons-nous, une pile déchargée ne sert plus à rien ! Offrons-nous donc la possibilité de recharger nos batteries. Acceptons de ne pas être productifs en permanence. Arrêtons de penser que pour avoir de la valeur il faut être sur-bookés, que plus on va vite, plus on est talentueux !

Allez, osons la « Pause de rien » sans culpabilité. Autorisons-nous de temps en temps à ne rien faire. Rendons-nous disponibles. Baissons le feu, portons attention à ce que l’on ressent, ôtons la soupape pour que la pression s’échappe... et les bonnes idées viendront ensuite tout naturellement et sans effort !

Convaincus ? Alors la prochaine fois qu’on vous demande ce que vous faîtes le weekend prochain, osez la réponse : « rien et toi » ?!