Raouti Chehih : "Il faut savoir passer du virtuel au réel !"

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Vous êtes urbaniste de formation. Comment passe-t-on de l'aménagement de la ville aux nouvelles technos ?
J'ai toujours été passionné par les grands projets. Etre un bon urbaniste, c'est mettre du contenu dans le contenant. De l'urbanisme au numérique, la frontière est de moins en moins marquée, preuve en est le concept de ville intelligente. La ville " connectée " ou 2.0, c'est une ville qui intègrera de plus en plus le citoyen, une ville dont le contenu sera généré par ses usagers. Le numérique n'est pas une finalité mais un outil, pour comprendre et interagir, accélérer les relations entre les gens, favoriser les bonnes initiatives, permettre l'accès à la culture, à la santé, à l'éducation, à l'emploi... Mais ce qui a du sens, c'est de savoir passer du virtuel au réel.

Peut-on y éduquer les jeunes, plongés dans le virtuel ?
Les jeunes ont bien compris l'intérêt du numérique pour améliorer leur vie réelle. Nous sommes, nous, une génération à la croisée de X et Y. La génération d'avant nous a transmis des modes de faire, avec des codes bien définis. Et nous sommes censés passer le témoin à la génération des Facebook, Twitter... Comment faire ? J'ai 40 ans et je suis un tout petit maillon entre la génération de mon père, mineur de fond, et celle de ma fille qui, à deux ans, utilise un iPad... Il y a déjà un saut énorme entre ma génération et celle des 20-30 ans !

Quel rôle pour la famille dans ce passage de témoin ?
La famille, c'est le liant. Dans tous les secteurs, en France, il y a une agence de régulation. Je pense que l'instance de régulation des relations de nos enfants au numérique, c'est la famille. Mais il ne s'agit pas d'interdire sans connaître, de craindre des outils qui peuvent leur permettre de se construire. Le numérique peut aussi être un accélérateur de l'émancipation de la jeunesse. On l'a vu récemment en Tunisie et dans le monde arabe. C'est à la fois grisant, mais flippant. Où sont les limites ? Le numérique peut être porteur de solidarités, mais aussi entraîner des cercles vicieux. La maîtrise des usages, c'est le point fondamental pour les prochaines années.

Y a-t-il un endroit au monde qui vous attire particulièrement ?
Dans cette grande mouvance, il faut un point de départ, un endroit qui corresponde à ce que l'on est. Moi, je me sens vraiment bien à Lille et dans ma région. J'ai toujours besoin d'y revenir et de savoir que c'est de là que je suis. Mais la culture internationale est primordiale. L'adage "nul n'est prophète en son pays" est vrai. Il faut vivre l'ailleurs pour être utile à sa "communauté". Comme l'ont fait mes parents en immigrant ou les grands voyageurs. La partie du monde qui m'intrigue le plus, c'est l'Asie et particulièrement la Chine. Il y a là un tel élan, mais une telle maîtrise ! Là où je me sens bien ailleurs, c'est en Algérie, le pays de mes ancêtres, sous un olivier ou un figuier, à écouter les anciens.

Et prenez-vous le temps de lire ?
Pas assez, mais je lis beaucoup et sur tout support. Des essais philosophiques, de la littérature politique, historique, et aussi la presse, sportive, économique... J'adore aussi la musique. Du trip hop à Ravi Shankar, et la musique électronique héritée de cette musique indienne comme Nitin Sawhney, Badmarsh & Shri... J'aime aussi le rap français et la musique arabe traditionnelle.

Si vous deviez repartir de zéro, que feriez-vous ?
Je pense que je serais médecin de proximité. Prof aussi m'aurait intéressé, pour la transmission. J'ai foi en l'être humain. Malheureusement le monde professionnel permet peu aux gens d'exprimer leur vrai "être". Derrière une relation de travail, il y a une personne avec son écosystème, sa famille, ses passions... Je ne considère pas les relations humaines comme bilatérales, on est tous en relation avec ce qui nous entoure.

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