Buddies joue les révélateurs photographiques des réseaux sociaux
L'application de Sacha Lacherez se présente comme le « premier réseau social à suspense ».
Le vintage fait-il recette ? Il peut en tout cas inspirer, comme en témoigne le succès de la série télé« Stranger Things » qui recycle l’imagerie des années 80. Avec son application, Buddies remet au goût du jour quant à lui l’appareil photo jetable. Son principe : être un réseau social axé sur le suspense. Son fonctionnement : ses membres prennent des photos qui sont dévoilées uniquement le dimanche à midi.
« Nous voulons répondre à un désir de spontanéité auquel les autres réseaux sociaux ne répondent pas, explique Sacha Lacheré, 27 ans, le Pdg et l’un des cinq co-fondateurs. Nous nous sommes rendu compte que, pour chaque photo publiée, un utilisateur pouvait en prendre jusqu’à trente avant d’obtenir la pose parfaite. Cela crée des complexes et des normes sociales superficielles. »
Créée en 2020, incubée à Euratechnologies et par le Réseau Côte d’Opale (dont elle a été lauréate il y a deux ans), l’entreprise a lancé trois réseaux sociaux qui se sont soldés par des échecs. Cette fois, la nouvelle formule initiée depuis janvier dernier semble être la bonne. Buddies compte déjà 110 000 utilisateurs, qui publient jusqu'à un demi-million de photos par semaine. L’entreprise est valorisée à 1,6 M€.
Monétiser l'audience
Buddies s'appuie sur un double business modèle. L’un consiste à monétiser une audience qualifiée auprès d’annonceurs publicitaires. L’autre passe par une monnaie virtuelle, le « reveal », permettant aux utilisateurs de découvrir une photo ou une vidéo en avance.
L’objectif de l’ancien étudiant ingénieur à PolyTech Lille est de « faire de la croissance, de la croissance, de la croissance ». Il vise 1 million d’utilisateurs en 2025. Une levée de fonds de 500 K€ est en cours. Elle devrait s’achever en janvier. « Quand elle réussira, non prendrons des bureaux. » Car, pour l’instant, comme ses collègues, Sacha Lacheré travaille chez lui, à Lille
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