Ca s'est passé cet été

Vous étiez en vacances cet été ? Pas d’inquiétude : Eco121 vous propose une synthèse de l’actu de ces dernières semaines.

Exit le salon Créer

Le grand rendez-vous économique de chaque rentrée à Lille Grand Palais depuis 12 ans n’aura pas lieu. L’avenir du salon Créer était en réflexion depuis des mois après plusieurs éditions marquées par une présence nettement insuffisante des créateurs ou développeurs par rapport aux institutionnels. Le millésime 2018 avait été un fiasco avec moins de 5000 visiteurs. Lancé au départ comme point d’appui à la relance de la création d’entreprise en région, qui fut longtemps un point noir de la région, le salon était arrivé “en fin de cycle”, selon André-Paul Leclercq, président de la commission économie à la Région. La création d’entreprise a toutefois très fortement progressé dans la région ces dernières années, dopée en outre par le dispositif d’auto-entrepreneur. 

Eurasanté s’offre un HUB et une usine-école à 10 M€

À horizon 2022, deux nouveaux bâtiments sortiront de terre sur le parc Eurasanté. Le premier logera le hUB Eurasanté sur 3 000 m2, offrant espaces de bureaux, coworking, salles de réunion et labo partagés. Le second (800 m2) accueillera l’usine-école créée en partenariat avec IMT pour la formation de salariés et de chômeurs aux process de fabrication des industries pharmaceutiques et biotech en région. Chaque année, 1 500 personnes pourraient être formées “en conditions réelles”. Le projet hUB - Usine-école porté par le bio incubateur et accélérateur représente un investissement de 10 M€. Seul lauréat régional à l’appel à projet de Plan d’Investissement d’Avenir, il obtient également un financement de 2 M€ pour sa construction. 

TER : « un sytème qui a atteint ses limites »

La chambre régionale des comptes a publié début juillet un rapport sur la politique des trains express régionaux entre 2012 et 2017. Sur notre réseau ferroviaire très dense (3500 km), la fréquentation a reculé en Nord-Pas-de-Calais (-5%), tandis qu'elle augmentait en Picardie (+3,2%). Mais la qualité s'est dégradée, avec une baisse de la régularité de 2 points (90,42% en Picardie en 2017, 89,55% dans la partie Nord) et des dessertes jugées « critiques » comme Paris-Laon ou Amiens-Paris. Les magistrats pointent l'aggravation des charges d'exploitation tandis que leur couverture par les passagers baisse encore. Et la collectivité assume les investissements pour un patrimoine qui ne lui appartient pas. Le rapport souligne l'opacité de la SNCF dont le manque de visibilité ne permet pas d'orienter correctement la politique régionale. Le rapport estime même que « le système a atteint ses limites ». Seules notes positives à ce sombre tableau : la perspective de l'ouverture du réseau à la concurrence en 2023, et plus immédiatement la nouvelle convention avec la SNCF.

Zoo d'Amiens : une rénovation à 40 M€

Ouvert en 1952, le zoo d'Amiens changera bientôt de dimension. Les premiers coups de pioche en début d'année ont marqué le lancement de la rénovation et de l'agrandissement du parc zoologique d'1,5 ha supplémentaire. Un projet de grande ampleur nommé "La croisée des mondes" et représentant un investissement de 42 M€ au total. Il fera naître un restaurant, des espaces pédagogiques et huit zones thématiques dont une baptisée "L'Archipel", consacrée à l'Asie du sud- est. Ce chantier ambitieux a pour but de doubler le nombre de visiteurs dès la fin des travaux, début 2024, soit 300 000 visiteurs. "Les visiteurs, essentiellement locaux, passent seulement une demi-journée au zoo. Nous voulons élargir notre zone de chalandise et inciter les touristes à prolonger leur séjour à Amiens", déclare la directrice du parc Christine Morrier.

Crédit : AJOA-Richard - Joy-land 

Maison Roches s’adjuge ADB Vannieu

Le groupe d’agencement et de décoration Maison Roches, basé à Calais et Marck (62), croque la société ADB Vannieu (Saint-André-Lez-Lille), qui œuvre dans le même secteur. ADB réalise près de 2 M€ de chiffre d’affaires pour une quinzaine de salariés. Le site est conservé pour servir de point d’appui au développement du groupe dans la métropole lilloise. Maison Roches, dirigée par Xavier Subts, connaît une croissance spectaculaire depuis sa reprise en 2016. Son activité représentait 13 M€, montée depuis à 25 M€ avec 100 salariés. Xavier Subts vise les 30 M€ pro forma cette année et les 50 M€ en 2020 grâce à de nouvelles acquisitions en vue.

Log’s investit 30M€ à Maubeuge

Début juillet, le logisticien Log’s a posé la première pierre de son futur entrepôt de 24 000 m2 sur le Parc d’activités de Douzies à Maubeuge. Cet investissement de 30 M€ intervient dans le cadre d’un plan de développement Ambition 2022 de l’entreprise créée et dirigée par Franck Grimonprez. Le nouveau site sera réservé aux activités industrielles, principalement automobiles. “Il va nous permettre d’optimiser nos flux sur la phase de production mixée entre l’actuel Kangoo et la nouvelle génération annoncée en 2020”, annonce Olivier Silva, directeur de l’usine MCA de Renault, premier client de l’entrepôt. 100 emplois devraient être créés dès début 2020.

Vinci Energies gobe Klim’Top Controls

Le fabricant de groupes frigorifiques pour bâtiments de stockage de légumes et de pommes de terre change de mains. Ses fondateurs, Eric Colpaert et Jean-Marc viguie, passeront progressivement le flambeau à vinci Energies france industrie Nord et Est qui reprend à 100% l’entreprise. Ils resteront plusieurs années au sein de Klim’Top Controls, basé à hardifort, près de Dunkerque, pour assurer la transmission. Cette “agtech” emploie 39 salariés pour 13,2 M€ de chiffre d’affaires l’an dernier (+19%) et exporte dans 25 pays. L’opération de cession, accompagnée par Nord Transmission, devrait permettre à Klim’Top Controls de répondre à de plus gros marchés nationaux et internationaux.

Crédit : Klim'Top 

Le tribunal valide la reprise d’Ascoval

Le TGI de Strasbourg a validé fin juillet le plan de reprise d’Ascoval, renommé British Steel Saint Saulve (B3S), par le Britannique Olympus Steel. Et ce, malgré la faillite de British Steel annoncée début mai. Le tribunal accorde également le déblocage des financements attendus et l’investissement prévu pour diversifier l’offre de l’aciérie nordiste. Sur les 94,5 M€ au total, Olympus Steel et des banques privées apportent 47,5 M€. Le reste, sous forme de prêt, est divisé entre l’Etat (25 M€), la région (12 M€) et valenciennes Métropole (10 M€). Un premier versement de 20 M€ d'Olympus Steel et l’Etat a été réalisé mi-mai pour le lancement de B3S. Devait suivre cet été, une tranche de 17,5 M€ de la part du Britannique, de la région et de valenciennes Métropole. Les salariés nordistes restent toutefois sur leur garde. Les sites d'hayange (Moselle) et fN Steel (Pays-Bas), à qui la direction d'Ascoval prévoyait de vendre son acier, pourraient passer sous pavillon turc. Des négociations exclusives sont en cours jusqu'en octobre entre British Steel et le fonds de l'armée turc Oyak.

Crédit : Guillaume Boudoux 

PicWic fusionne avec Toys’r Us france

Depuis le 19 juillet, Luderix, holding de l’enseigne de jeux pour enfants PicWic, fondée par Stéphane Mulliez en 1977, a fusionné avec Jellej Jouets, repreneur de l’enseigne Toys’R Us en France avec Picwic. Toys’R Us avait connu les affres du redressement judiciaire en octobre dernier. C’est donc une nouvelle enseigne qui naît, sous le nom PicWicToys, forte de 63 magasins (dont 20 PicWic) totalisant 140 000 m2 de surfaces de vente, pour une offre on et offline de quelque 20 000 références. L’offre web sera unifiée avec un seul site. L’ensemble, qui se revendique n°1 français du jouet, représente 1400 salariés. Un plan de lancement chiffré à 6 M€ est annoncé d’ici à la fin de l’année. 

Klegé-Delcroix taille ses effectifs

Un redressement fiscal, deux impayés (dont WN, repreneur du site Whirlpool d’Amiens) et une situation économique tendue ont entraîné le redressement judiciaire du carrossier de Bapaume, spécialiste des cabines réfrigérées. L’entreprise se trouve lourdement pénalisée par un changement de statut fiscal qui a fait s’envoler son assiette locative, avec effet rétroactif. Pour redresser la situation, l’entreprise a adopté un plan de sauvegarde de l’emploi portant sur 15 de ses 110 postes. Klégé-Delcroix, qui revendique un gros carnet de commandes, réalise un chiffre d’affaires de 13 M€.

Grand Lille Tv devient BFM TV

Courant août, Grand Lille TV a annoncé un projet de recapitalisation par Altice France, le groupe de Patrick Drahi. Les termes de l'accord ne sont pas dévoilés. La situation financière de la télé locale semblait délicate face à un marché publicitaire local limité. Officiellement, l'objectif affiché est « la mise en place d'un partenariat stratégique autour des chaînes locales ». Grand Lille TV doit prendre le nom de BFM Grand Lille, tandis que sa sœur Grand Littoral TV deviendrait BFM Grand Littoral. Le CSA a validé cette demande de changement de nom. Altice France (10,2 mds€) possède notamment le réseau SFR mais aussi un réseau de 14 chaînes de télévisions, deux radios ainsi que des titres de presse.

L’Amérique a fait souffrir Bonduelle en 2018-19

Ce n’est que grâce à la croissance externe que Bonduelle a pu maintenir son chiffre d'affaires en 2018-19, soit 2,777 mds€. L'acquisition de la marque Del Monte au Canada en début d'exercice lui vaut une progression de 1,2 point mais, en données comparables, les ventes du premier légumier mondial se rétractent de 1,5%. Une contre- performance dûe à l'activité légumes frais aux Etats-Unis. Les autres activités et zones géographiques sont en progression sensibles (+ 2,8%), notamment grâce à la politique d'innovations dans l'univers élargi du végétal du groupe familial. Bonduelle a par ailleurs subi les contrecoups d’une contamination de salade outre- Atlantique, qui ne le concernait pas mais qui a entraîné un arrêt de production et de commercialisation. Un sinistre évalué à 10 M€, que la compagnie d’assurance du groupe refuse de prendre en charge. Un recours judiciaire est envisagé.

Bigben capture le parisien Spiders

L'éditeur concepteur et distributeur d'accessoires pour mobiles et jeux vidéo nordiste Bigben a annoncé fin juillet l'acquisition du studio parisien Spiders. Spécialisé dans le développement de jeux d'action et de rôle, celui-ci emploie 30 collaborateurs. Bigben renforce ainsi son expertise et couvre l'ensemble de l'univers des jeux de rôle. Son pôle édition compte 7 sites de développement, près de 300 développeurs et 40 salariés dans l'équipe édition. L'an prochain, Bigben Group vise les 290 M€ de recettes avec 600 collaborateurs.

Hyatt s’implante à Chantilly

Le géant de l'industrie hôtelière haut-de-gamme Hyatt a inauguré, début juillet, son neuvième établissement français sur le domaine de Chantilly. A 45 mn de Paris, cet hôtel 4*, doté de 211 chambres dont 14 suites de luxe, est dédié aux touristes en quête de patrimoine, mais également à une clientèle d'affaires grâce à ses 1 500 m2 d'espaces événementiels. Le Hyatt Regency Chantilly propose un bar, ainsi que deux restaurants, dirigés par le chef Christophe Schellern, connu pour avoir travaillé durant quatre ans avec Jean-François Rouquette au Park Hyatt Paris-Vendôme. Baptisé le Craft, le premier établissement propose une cuisine simple à base de produits de saison, tandis que le second, nommé le "Nord", offre à la dégustation des recettes françaises authentiques. Contacté, le groupe Hyatt n'a pas souhaité s'exprimer sur le montant de l'investissement nécessaire à l'aménagement du complexe. A ce jour, 81 emplois en CDI ont été crées.

AFR Titagarh repris par un de ses clients

C'est le groupe Millet, l'un de ses plus gros clients, qui reprend l'industriel douaisien Titagarh Wagons AFR, à la suite d'une décision du tribunal de commerce de Paris fin juillet. L'entreprise, à court de trésorerie, avait été placée en redressement judiciaire début juin. Il s'agit du dernier fabricant ouest-européen de wagons de marchandises, pour un chiffre d’affaires de quelque 20 M€ l’an dernier. Millet reprend 108 salariés sur 116, et garantit surtout un carnet de commandes de 1200 wagons sur trois ans, selon la CGT.