En 2021, la Banque des Territoires a joué l'accompagnement de la relance

Activité en forte croissance pour le bras armé de l’Etat l’an dernier. Qui espère maintenir dans le temps le soutien à l'économie, malgré une inflation faisant craindre un fléchissement des projets.
Lémanation en région de la Caisse des Dépôts, dont elle est l’un des cinq métiers, aura été au rendez-vous de la reprise l’an dernier, dans un contexte encore marqué par la Covid. Traduction concrète : une augmentation de 30% sur un an des prêts signés, à hauteur de 1,2 Md€. Permettant par exemple la construction de 6 074 logements sociaux neufs et la réhabilitation d’un peu plus de 7 700. La Banque des Territoires a accompagné neuf bailleurs sociaux avec la souscription de 145 M€ de titres participatifs. « C’est près de 15% de l’enveloppe nationale », se félicite Olivier Camau, directeur régional de la Banque des Territoires. Cette dernière aura également fléché 165 M€ de prêts vers les investissements du secteur public local l’an dernier. Parmi les projets soutenus : la reconstruction du centre hospitalier de Lens (illustration) pour lequel elle a accordé 85 M€ sur 330 M€ au total. La Banque des Territoires, ce sont aussi des investissements en fonds propres à hauteur de 44 M€ en 2021, contre 38 M€ l’année précédente. « On joue pleinement notre rôle dans l’accélération de la réindustrialisation des Hauts-de-France, martèle Olivier Camau. France Relance a réduit les délais des prises de décisions. Beaucoup de dossiers majeurs pour le territoire comme Ynsect ont émergé. Les accompagner, selon les besoins et selon les projets, est pour nous un réel axe de développement ».
Pour cette année, la Banque des Territoires envisage un engagement au moins identique à celui de 2021. En effet, son directeur régional craint des effets du contexte inflationniste notamment sur les projets des bailleurs et des collectivités. « On ne connaît pas encore l’impact de l’inflation, de la hausse des taux et de la flambée du prix des matières premières ». Mais Olivier Camau se veut rassurant : « nous trouverons les moyens contra-cycliques pour maintenir l’activité économique ».
Réindustrialisation : lever les verrous des projets stratégiques
Face au défi d'une réindustrialisation rapide et massive de la région, la Banque des Territoires veut aplanir les obstacles.
La réindustrialisation est devenue une priorité nationale. Malgré la multiplication des dispositifs et des fonds de soutien, subsiste encore une « grey zone », un espace du risque dans lequel de nombreux projets industriels se perdent. Sa position est connue : juste entre la preuve du concept, le démonstrateur, et l’usine. « C’est un moment stratégique, où la start up doit prouver sa capacité à développer un process industriel à grande échelle permettant de produire au juste prix. Elle doit disposer de contrats de commercialisation à long terme, des « off-take », alors que les industriels hésitent à s’engager sans avoir validé l’ensemble du process », souligne Olivier Camau. Une sorte de cercle vicieux en somme, particulièrement prégnant dans les secteurs émergents, tels les protéines à base d’insectes ou les batteries pour véhicules électriques pour ne citer que deux exemples régionaux. Heureusement, depuis quelques années, la puissance publique semble avoir changé de logiciel. Et l’Etat de pratiquer désormais un interventionnisme mesuré, laissant les acteurs privés jouer leur propre partition, et renouant ainsi avec son rôle de planificateur. Ce fut le cas dans la Somme, où la Banque des Territoires a assuré le portage des murs de l’usine Ynsect, spécialisée dans la production de protéines à base d’insectes, permettant à l’entreprise « de concentrer ses levées de fonds et de mobiliser ses fonds propres sur le process et la R&D », selon Olivier Camau. Idem à Dunkerque, choisi par Verkor pour y implanter sa gigafactory de batteries électriques. « Dans ce cas, nous accompagnons la phase d’étude, la maîtrise d’œuvre jusqu’au pré-projet. L’objectif est de réduire au maximum les délais et de n’avoir plus qu’à enclencher la construction de l’usine lorsque les donneurs d’ordres seront prêts. Notre objectif est de ne pas réitérer sur ces sujets stratégiques les erreurs commises par le passé dans certains domaines, le photovoltaïque par exemple », insiste le directeur. GR
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