LMK Energy veut accélérer avec son bois torréfié

L’entreprise de la filière bois-énergie entend intensifier sa torréfaction de biomasse et accélérer sa commercialisation. Une activité unique au monde destinée aux chaufferies urbaines, avant celles des industriels.
Elle n’a que 12 ans et déjà tout d’une grande. Spécialisée dans la production et la distribution de pellets de chauffage, LMK Energy s’est lancée il y a cinq ans, dans la production de « charbon vert ». Un combustible obtenu par la torréfaction de biomasse. A Mazingarbe, l’entreprise dispose d’une colonne de torréfaction avec laquelle elle chauffe progressivement, jusqu’à 250°C, des résidus de bois de l’industrie forestière ou agricole. A l'issue de ce circuit, LMK Energy obtient des plaquettes de bois torréfié utilisées pour les chaufferies urbaines. Un procédé est breveté et unique au monde sur lequel Franck Lavarde, dirigeant fondateur, mise gros pour porter LMK Energy à une autre échelle. La première colonne de l’entreprise a une capacité annuelle de 20 000 tonnes. Franck Lavarde entend mettre les bouchées doubles avec l’installation d’une seconde colonne. Dans son viseur à court-moyen terme : le marché des industriels.
Les débouchés potentiels sont nombreux : hormis le chauffage, le bois torréfié de LMK Energy peut aussi remplacer les pesticides, être utilisé comme matériau composite voire être transformé en biocarburant. « Les caractéristiques de ce charbon vert sont multiples. C’est la meilleure alternative au charbon fossile pour produire de la chaleur et de l’électricité. Le bois torréfié présente une densité énergétique supérieure, un très faible taux d’humidité, une broyabilité améliorée et est imputrescible », défend Franck Lavarde.
Développement sous licence
A terme, ce Nordiste de 55 ans compte vendre sa technologie sous forme de licence. « Une gigafactory de bois torréfié n’aurait pas de sens dans notre région car nous n’avons pas le gisement nécessaire. Mais ailleurs, en France et dans le monde, c’est tout à fait envisageable. De plus, on sait que notre modèle est rentable ». Une ambition largement soutenue par ses actionnaires, les historiques Finorpa et Nord Croissance, ainsi que Rev3Capital, entré au capital en 2019. « Sans eux, on n’en serait pas là aujourd’hui, c’est évident. » Le développement et la mise au point de la technologie de LMK Energy ont déjà nécessité 12 M€ au total (dont plus de la moitié injectée par le dirigeant), à raison d’1,5 M€ par an environ.
En 2022, Franck Lavarde vise 17 M€ de chiffre d’affaires, soit 50% de croissance sur un an. En grande partie portée par l’activité historique de pellets. LMK Energy emploie 25 salariés et « pourrait rapidement monter à 35 personnes. »
Rev3Capital : 30 M€ investis depuis l'origine
Pour Philippe Vasseur, président de la communauté Rev3, « LMK Energy est un cas exemplaire de ce que l’on veut faire avec Rev3Capital. » Né en 2015 sous le nom Cap3RI, ce véhicule d'investissement public-privé vise à accompagner les entreprises dans le développement d’activité plus responsable grâce aux nouvelles formes d’énergie. Depuis son lancement, 30 M€ ont été investis, annonce Christophe Deldycke, président du Comité d’orientation et de surveillance de Rev3Capital et du directoire de Turenne groupe. « On a un temps d’avance en Hauts-de-France, dit-il. Alors capitalisons sur ce que nous avons fait pour amplifier ! »
A ce jour, outre LMK Energy, le fonds accompagne une dizaine d’autres entreprises régionales parmi lesquelles Tiamat, Log’S, Gazonor, Drekan ou encore Wizpaper.
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