Safilin (re)lance sa filature de lin 100% tricolore

L’unité occupe un bâtiment de 6 000 m2, doté d’un parc machines spécialement acheminé depuis la Pologne. L’unité occupe un bâtiment de 6 000 m2, doté d’un parc machines spécialement acheminé depuis la Pologne.

Béthune. L’usine produira 100 tonnes de fil de lin cette année. Elle compte quadrupler dès 2024 avec une cinquantaine de salariés.

Près de 20 ans après sa délocalisation, la filature de lin signe son grand retour en France. Plus précisément à Béthune où Safilin vient de remettre en marche ses métiers à filer, bobineuses et étireuses. L’entreprise familiale de Sailly-sur-la-Lys avait délocalisé cette activité en Pologne en 2005, année de la première suppression des quotas sur les importations textiles dans l'Union européenne.

14 mois après l’annonce de son implantation, la filature vient de débuter sa production de fil de lin 100% français. Installée au sein d’un ancien site logistique, l’unité occupe un bâtiment de 6 000 m2, doté d’un parc machines spécialement acheminé depuis la Pologne. L’usine intègre deux procédés de filature du lin ; celle dite « au mouillé » pour la réalisation de fils très fins et celle « au sec » pour la production de gros fils. Ces deux techniques permettent à Safilin de fournir à ses clients (tisseurs et industriels transformateurs) du fil pour les secteurs de l’habillement et du linge de maison. « Mais je ne veux pas cantonner notre filature à ces deux seuls secteurs, prévient Olivier Guillaume, président de Safilin, également filateur de chanvre. Il existe de nombreux autres débouchés comme celui des composites ou du textile technique. Nous sommes beaucoup sollicités pour des projets de R&D dans les secteurs du transport ou du sport ».

Avec ses 30 salariés, formés par les équipes polonaises, Safilin lorgne la production de 100 tonnes de fil de lin cette année pour 1,5 M€ de ventes. La filature artésienne montera en régime progressivement pour atteindre 300 tonnes l’an prochain, puis 400 tonnes par an dès 2024, avec une cinquantaine de salariés. Soit l’équivalent de 10% de la pro- duction de l’usine polonaise de Safilin. « Mon message est très clair : on ne déshabille pas la Pologne. Safilin mise sur ses deux unités. Elles sont complémentaires pour répondre au marché européen », insiste Olivier Guillaume. A terme, la filature nordiste devrait représenter 6 M€ de chiffre d’affaires sur les 30 M€ que réalise Safilin avec ses 600 salariés.

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