Franck Duriez redonne des couleurs à Blancheporte

Franck Duriez (à g) et ses anciens collègues devenus associés : Caroline Lemaire, Corinne Devroux et Salvatore Spatafora. Franck Duriez (à g) et ses anciens collègues devenus associés : Caroline Lemaire, Corinne Devroux et Salvatore Spatafora.

Revenue à l'équilibre en 2017 après 10 ans dans le rouge, Blancheporte continue son redressement spectaculaire. Retour sur une résurrection hors norme, pilotée par l’ancien directeur général.

Le défi n'était pas mince. Quand, en 2015, 3SI (3 Suisses Interna- tional) s’apprête à se séparer de Blancheporte, le premier e-commerçant mode pour les femmes quinquas est en proie à de grandes difficultés. La marque de VPC est vieillie. Son organisation dysfonctionne. L’entreprise cumule rien moins que 10 années successives de pertes, sur fond d'un secteur textile en perte de vitesse. Mais Franck Duriez (à g. sur la photo), alors directeur général, veut pourtant saisir sa chance, racheter son employeur et sauver les 180 emplois. "Nous perdions encore beaucoup d'argent entre 2015 et 2016, le chiffre d'affaires chutait fortement. Il y avait un risque mais j'y croyais !", défend-il.

Le Nordiste sait pouvoir compter sur ses 25 ans au sein de 3 Suisses International, dont 16 à l'étranger. De la logistique au marketing jusqu'à la direction générale, Franck Duriez a affûté sa vision 360° de l'entreprise. En 1999, il prend la tête de 3 Suisses Chine, puis en 2005 celle de Saint-Brice 3 Suisses en Belgique, plateforme du groupe pour le marché Benelux, jusque fin 2008. Avant de revenir dans ses terres d'origine en 2009, à la direction de la Tourquennoise bicentenaire.

Entre ce parcours riche, un environnement familial d'entrepreneurs, et l'opportunité, cet ingénieur Icam se lance dans la reprise. Mais pas seul. Il avait déjà initié le plan de retournement de Blancheporte avec son comité de direction quelques années plus tôt. C'est avec lui qu'il partage aussi son projet. Et rapidement l'enthousiasme devient collectif. Corinne Devroux, Caroline Lemaire et Salvatore Spatafora, directeurs achats, RH et marketing, font cause commune. Franck Duriez se souvient : "chacun était partant à condition de se lancer ensemble". Il partage aussi avec sa femme et sa famille. "Heureusement que mon épouse était là. Elle avait le recul nécessaire et a été de bon conseil. Pendant 18 mois, la reprise a aussi été une histoire de famille." Une force face à l'ampleur du projet, porteur de stress et de doutes, reconnaît le dirigeant, de 54 ans aujourd'hui.

Campagne TV

La signature a lieu début 2016, lui majoritaire, avec ses trois ses associés à 46%. "Le projet a du sens parce que nous sommes quatre, insiste Franck Duriez. Quatre profils complémentaires, une sensibilité différente mais une conviction partagée". Il lui faudra une bonne année pour trouver l'équilibre parfait. "Passer du comité de direction à associés n'est pas facile. Nous devions mettre les niveaux de décisions au bon endroit. Mais aujourd'hui nous avons trouvé notre rythme de croisière", raconte-t-il. “Nos décisions ont un impact beaucoup plus fort. On les incarne complètement. Mais aujourd’hui on est aligné sur nos décisions. La concertation et la cohérence sont très importantes pour nous”, renchérit la DRH Caroline Lemaire.

D'autant que la stratégie de redressement s'avère payante. à coups de co-création avec les clients, de valorisation des savoir-faire, d'externalisation de certains metiers, de vision à 10 ans partagée avec les salariés, mais surtout, d'omnicanalité. "Combiner le web et le catalogue papier est une évidence", selon Franck Duriez. En 2017, Blancheporte renoue pour la première fois depuis une décennie avec la rentabilité. Un an avant les prévisions de ses dirigeants. Les ventes atteignent 171 M€, en croissance de 3%. En 2018, la réussite de la reprise se confirme à tel point que les bénéfices permettent de distribuer de l'intéressement aux salariés et d'engager un plan d'investissement de 12 M€ cette année. 5 M€ pour dépoussiérer son image via une campagne de pub TV et digitale entre avril et juin, le reste pour lancer un nouveau site Internet début 2020 et refondre son système d'information.

Tout un programme pour remettre le cap sur la croissance.

Ces articles peuvent également vous intéresser :

Alain Lefebvre, Dg des Ports de Lille, et Philippe Hourdain, président.
Publié le 27/03/2019 Julie Kiavué Tendances

Les Ports de Lille naviguent sur la croissance

Après un excellent exercice 2017, Ports de Lille a bissé en 2018. Le trafic global approche des 8 millions de tonnes de marchandises.

Publié le 29/01/2019 Tendances

Noyon Dentelle de nouveau en sursis

En 2017, 55 postes ont été supprimé sur 237 suite à la liquidation de la société par le tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer.

Publié le 28/01/2019 Olivier Ducuing Tendances

Route verte à Dunkerque

Le port de Dunkerque réalise une route de desserte de 3 km utilisant massivement des coproduits de sidérurgie.

Xavier Thierry, nouveau président du mouvement Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens du Nord - Pas-de-Calais.
Publié le 25/10/2018 Tendances

Les derniers mouvements en région

Dans chaque numéro, Eco121 consacre l'espace "Mouvements" à ceux qui ont fait l'objet d'une nomination au sein d'une entreprise, institution ou autre structure de la région.

Publié le 27/08/2018 Tendances

Les mouvements de l'été en région

Il y a du changement au cours des dernières semaines. Dans son nouveau numéro, Eco121 dresse le portrait de ceux qui ont fait l'actu des entreprises, institutions et autres structures en région.

Publié le 23/08/2018 Olivier Ducuing Tendances

André Grosperrin, le grand chambellan du "Royal Hainaut"

Après huit ans à l'Hermitage Gantois, il va piloter le nouvel hôtel grand luxe de Valenciennes.

Publié le 23/08/2018 Julie Kiavué Tendances

Bils Deroo met le turbo

Le groupe nordiste de transport logistique s'apprête à multiplier ses espaces logistiques en région via sa filiale Simastock.

Publié le 12/07/2018 Olivier Ducuing Tendances

Démographie : l'Aisne qui pleure, l'Oise qui rit

A horizon 2050, l'Insee a calculé que la population régionale croîtrait de 4,3%. Mais avec de très fortes disparités intra-régionales

Image illustrative Eco121, mensuel des décideurs des hauts de France
Publié le 07/07/2018 Tendances

Jean-Marc Navez devient président d'Autonomie et Solidarité

La coopérative de financement en fonds propres de projets à enjeux sociaux accompagne 130 entreprises régionales.

Publié le 28/06/2018 Tendances

Les derniers mouvements en région

Dans chacun de ses numéros, Eco121 consacre un espace "Mouvements" pour y dresser le portrait de ceux qui font l'objet de nomination au sein des entreprises, institutions et autres structures en région.

Tags: