André Grosperrin, le grand chambellan du "Royal Hainaut"

Beaucoup de Lillois connaissent sa carrure de rugbyman -bien qu'il confesse ne pratiquer aucun sport- et son sourire. Ce dernier tient autant à son statut professionnel qu'à sa bonhomie naturelle. André Grosperrin, bisontin de naissance (Besançon, pour les non-initiés), tient depuis 8 ans les rênes de l'Hermitage Gantois à Lille. Un des hôtels les plus prestigieux au nord de Paris, dont il a assuré l'agrandissement et la maturité. Il aurait pu poursuivre tranquillement dans cet établissement exceptionnel une carrière qui l'a déjà conduit, depuis l'école hôtelière de Poligny, dans le Jura, de commis de cuisine au bas de l'échelle à directeur de restauration puis d'hôtels. Chez JJW Hotels & Resorts à Genève, avant le château de Tilques, du groupe régional Najeti. Depuis 2010, cet homme marié, père de deux filles, toutes deux en école hôtelière, a repris en main l'Hermitage et ses 60 salariés. Une étape majeure dans son parcours, dont il est très reconnaissant à Jean-Claude Kindt et Hubert Verspieren, fondateurs de la Société Lilloise d'Investissement Hôtelier (SLIH).
Mais ces derniers ont vendu en 2016 à la Foncière des Murs (FDM) et les projets du groupe hôtelier en ont été affectés : pressentie pour assurer l'exploitation du nouvel hôtel de prestige de Valenciennes, la SLIH n'a pas poursuivi. Du coup, son promoteur XavierLucas (Eco121n° 51),numéro un français de la promotion de patrimoine historique, a décidé de gérer en direct cet hôtel, dont il a confié la direction à André Grosperrin.
Un pari audacieux que d'ouvrir un tel établissement dans un arrondissement plus habitué aux cheminées d'usines et aux bleus de travail qu'au caviar et au Roederer. « J'ai été tout de suite séduit il y a cinq ans quand j'ai visité. J'ai été scotché par l'ampleur du projet et du bâtiment », raconte son nouveau patron. Ce magnifique ensemble du XVIIIe fut édifié parLouis XV au cœur même de Valenciennes pour accueillir les nécessiteux. Une partie a été transformée en logements, une autre héberge Valenciennes Métropole, reste désormais à ouvrir le « Royal Hainaut ».
Le quart d'heure d'attente chez le dentiste
Sa restauration a pris deux ans de retard (avec une rivière souterraine qui a jailli de la cour et le campanile qui menaçait de s'effondrer), mais s'achève enfin, l'ouverture étant annoncée pour novembre. «Sur un chantier de rénovation historique comme celui-là, c'est le quart d'heure d'attente chez le dentiste. C'est trop, mais pas hors normes », sourit André Grosperrin.
Au menu : 79 chambres, de 32 à 120 mètres carrés, qui devraient assurer la moitié du chiffre d'affaires ; une brasserie de 250 places ; un gastronomique italien de 60 places ; deux bars - l'un plutôt « lounge », l'autre «billard»; un spa de 1200m2, présenté comme le plus grand au nord de Paris, avec une piscine de 22 mètres par 10, flanqué de 10 cabines de soins ; mais encore un club de jazz et 2300 m2 d'espaces de réunion, dont une chapelle capable d'accueillir 300 personnes pour des repas de mariages par exemple.
Et une équipe de 80 personnes, dont 25 dans l'immense cuisine de 450m2, pour faire voguer le navire.
Comment remplir l'établissement ? « c'est un « hôtel destination », on y vient spécifiquement. et l'offre crée la demande », poursuit André Grosperrin, qui mise sur une moitié de clientèle loisirs et une moitié d'affaires, nourrie aussi par la nouvelle cité des Congrès de l'agglo, qui dispose désormais d'un nouvel écrin d'exception pour transformer son image par le haut
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