La filière santé régionale affiche sa solidité

Avec ses 1000 entreprises et 32 000 salariés, le biomédical a plutôt été aiguillonné par la Covid 19. Avec une montée en régime de l'accompagnement, qui devrait passer par un nouvel incubateur dédié à la silver economy.
Alors que la crise économique se profile après le choc sanitaire, un secteur tire son épingle du jeu, celui de la santé. Les indicateurs macroéconomiques sont d'abord très bons, puisque la filière a gagné 2500 emplois en trois ans pour atteindre les 32 000 emplois directs. Mieux, la région est la seule dans laquelle le secteur pharmaceutique stricto sensu a créé de l'emploi net. Une performance qui se lit aussi dans l'activité d'Eurasanté. Le parc d'activités lillois a enregistré au premier semestre pourtant très chahuté pas moins de 17 opérations (extensions ou implantations), à rapporter au meilleur score annuel de 28 transactions. Les entreprises accompagnées continuent à enregistrer des levées de fonds en dépit de la période. C'est le cas d'Axorus (rétine artificielle, 1M€), de Cleverdoc (analyse en imagerie médicale, 0,5 M€), ou encore de Newcard (suivi de patients en insuffisance cardiaque chronique, 2 M€) ou d'Unaide (accompagnement à domicile, deux levées de fonds en 12 mois). Un outil spécifique, déjà annoncé depuis plusieurs mois, le fonds d'investissement dédié Captech Santé, devrait voir le jour prochainement. On peut ajouter l’investissement envisagé par le leader mondial de la levure, Lesaffre début septembre, à l’occasion d’une visite du ministre Bruno Le Maire, permettrait de générer plusieurs centaines d’emplois (lire p.36).
Incubateur en silver economy
Autre indicateur favorable, les candidatures se bousculent comme jamais au portillon du bio-incubateur d’Eurasanté. Pas moins de 20 projets au dernier comité d'engagement. « Le nombre de candidatures a été multiplié par 3 », se réjouit Etienne Vervaecke, directeur d'Eurasanté, qui note aussi la montée en régime des projets internationaux, soit près d'un sur cinq. Des signes qui soulignent l'attractivité croissante de la région.
Pour prolonger l'avantage, Eurasanté compte désormais se doter d'un outil spécifique d'accompagnement dans le secteur de la silver economy. Les dossiers dans ce domaine pèsent déjà 20% des projets suivis par Eurasanté. L'ambition serait de mettre cet incubateur en service au premier trimestre 2021 avec une trentaine de projets en portefeuille assez rapidement. « Il existe d'autres clusters en France, comme la silver valley à l'est de Paris, mais pas de structuration d'offre d'accompagnement dédiée. On pense que c'est le bon moment », analyse Etienne Vervaecke, faisant notamment référence au lancement d’une nouvelle branche de solidarité en direction de la dépendance des personnes âgées. L'outil ne serait pas forcément implanté dans la métropole lilloise et serait davantage imaginé en réseau
La Covid-19, facteur d’opportunités
De nombreuses entreprises régionales se sont positionnées pour produire du gel, des masques textiles ou médicaux, à l'instar de Macopharma, agréé par l'Etat avec trois autres fournisseurs français de masques FFP2. La Covid a également boosté la télémédecine, qui connaissait déjà un engouement avant la crise. Mais nos entreprises se positionnent aussi fortement dans le champ du diagnostic. A l'exemple de Bio-Rad (Eco121 n°102) qui produit mondialement ses tests sérologiques dans son usine de Steenvorde. Ou encore d'Innobiochips, qui a mis au point avec Gènes Diffusion un test sérologique très performant pour identifier la capacité immunitaire d'un patient : le test examine cinq antigènes différents. L'entreprise est calibrée pour produire 25 000 tests/jour, qui devraient être remboursés par la Sécurité sociale.
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