L’Echo-Village crée une boucle vertueuse entre agri et aquaculture

D’ici fin 2023, Guillaume Dekoninck dotera son site d’un bâtiment de 1 500 m2 accueillant des salles de coworking et de formation, des logements en « coliving », un data center qui chauffera son exploitation, ainsi qu’une activité de fumage de poisson. Un D’ici fin 2023, Guillaume Dekoninck dotera son site d’un bâtiment de 1 500 m2 accueillant des salles de coworking et de formation, des logements en « coliving », un data center qui chauffera son exploitation, ainsi qu’une activité de fumage de poisson. Un

Guillaume Dekoninck. Sans engrais ni pesticides, il produit plus de 300 variétés de légumes et des truites par centaines dans sa ferme périurbaine à Santes. De quoi viser le million et demi d’euros de ventes dès 2025.

Comment produire une alimentation locale d’excellence, en circuit ultra court et de façon raisonnée ? Cette question est au cœur de toutes les réflexions de Guillaume Dekoninck lorsqu’il imagine son projet entrepreneurial. Après un tour de France et d’Europe fin 2017, à la découverte de l’agriculture bio et périurbaine, le trentenaire crée trois ans plus tard L’Echo- Village. La toute première ferme périurbaine aquaponique d'Europe en surfaces de culture. Soit plus de 3 600 m2 de serres installées à Santes, près de Haubourdin, sur 1,3 ha de superficie totale. Guillaume Dekoninck acquiert en mars 2020 ce terrain agricole inexploité depuis huit ans, en pleine zone de champ captant. Après quelques mois de travaux, son Echo-Village sort de l’eau en avril 2021, nourri d’un investissement de 850 K€. Dont 50 K€ d'apport personnel du dirigeant fondateur. Le reste complété par la Région (230 K€), Bpifrance, Nord Actif, la coopérative bancaire Nef, mais aussi par un prêt participatif décroché sur la plateforme MiiMOSA et une dette bancaire.

Salades, blettes, feuilles de moutarde, fleurs comestibles, poivrons, tomates, plantes aromatiques... toute l’année, L’Echo-Village fait pousser pas moins de 315 variétés de fruits et légumes - dont certaines expérimentales. « Toutes ont été sélectionnées avec des restaurateurs de la région pour répondre à leurs demandes », indique le fondateur.

Sobre en eau

Avec ses quatre salariés, l'entrepreneur prône le zéro déchet, zéro rejet et une production hautement économe en énergie. « Dans notre métropole, l’eau est un sujet crucial. Grâce à l’aquaponie, je prouve qu’une autre agriculture est possible ». L’Echo-Village est entièrement alimenté par l’eau de pluie récoltée et stockée sur le site. « Le biomimétisme a été notre fil conducteur pour imaginer notre système d’aquaponie », poursuit Guillaume Dekoninck.

Ses truites sont nourries, entre autres, avec de l’huile de colza et des farines végétales produites par Ynsect et InnovaFeed. Leurs excréments sont trans- formés par des bactéries qui, en bout de chaîne, convertissent l’ammoniac en nitrates. « L’eau récupérée, chargée d’éléments nutritifs, est ensuite acheminée dans les bacs de culture où poussent nos plantes sans terre, poursuit l’entrepreneur. Elles développent un système racinaire qui filtre l’eau, avant que celle-ci ne reparte dans les bassins de nos truites. Toute notre production est en circuit fermé. Nos plantes et nos poissons se nourrissent les uns les autres ».

La ferme flottante vend ses cultures et ses truites à une trentaine de restaurateurs en région et en Belgique, à des traiteurs et restaurants d’entreprises, ainsi qu’aux particuliers via son site Internet. La vente en grandes et moyennes surfaces devrait débuter cette année, selon le dirigeant. Qui vise le million et demi d’euros de chiffre d’affaires dans les deux à trois ans.

A horizon 2027, Guillaume Dekoninck ambitionne de faire pousser sur tout le sol national 25 Echo-Villages, en propre ou en franchise.

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