Grâce au crédit carbone, TerraTerre favorise une agriculture plus durable

Jean-François Deneuville est agriculteur à Villeneuve d’Ascq. Il effectue actuellement la transition de ses 60 ha de terre vers l’agriculture bio. La conversion est coûteuse. Mais depuis peu, il est soutenu par la marque de prêt-à-porter Balzac Paris. Celle-ci s’est engagée à créer chaque mois un produit éco-responsable, dont 10% des ventes permettront à Jean-François d’acheter des outils de désherbage mécanique, ou de compenser l’arrêt des produits phytosanitaires. A l’origine de cette collaboration, l’entreprise à mission TerraTerre créée en mai dernier par Mathieu Toulemonde, 34 ans. De retour en région après un séjour de 4 ans à Hong Kong, l’entrepreneur a mis au point une plateforme qui recense les projets d’agriculteurs souhaitant réduire leur empreinte carbone. L’objectif est de rendre ces projets visibles auprès des entreprises qui cherchent quant à elles à compenser leurs émissions de CO2. En échange de leur soutien financier sur cinq ans, elles reçoi- vent des crédits carbone certifiés par le Ministère de l’écologie.

« La dynamique s’accélère. De plus en plus d’agriculteurs veulent s’engager dans l’évolution de leur pratique », confirme Mathieu Toulemonde, qui a reçu environ 100 K€ en prêt d’honneur de la part de Hodefi et du réseau Entreprendre Nord. Sa start up est incubée au Village by CA et accélérée chez Hectar à Paris, structure de Xavier Niel dédiée à l'agriculture régénératrice et à l'alimentation durable. TerraTerre a déjà mis en relation un millier d’agriculteurs français, dont 150 en région, avec une dizaine d’entreprises - OVHcloud, Carrefour, le Crédit Agricole, l’ESN nordiste Norsys ou JCDecaux. La jeune pousse s’octroie une commission sur chaque contrat d’engagement agriculteur-entreprise. Son modèle économique repose aussi sur l’organisation de visites d’exploitations des agriculteurs qu’elle accompagne. Partenaire de Chambres d’agriculture, de coopératives ou encore de négociants, TerraTerre vise un déploiement en Europe dès septembre. Avec une dizaine de salariés fin 2022, contre 6 aujourd’hui.