Il ouvre la première école de production textile de l’Hexagone
Roubaix accueille EPICC depuis octobre dernier. Une école d'un nouveau genre - fondée et dirigée par Pierre Delannoy - qui forme des jeunes en décrochage à la production industrielle de couture et confection. Un secteur redevenu pourvoyeur d'emplois, par centaines, dans la région.
Pierre Delannoy se définit comme un entrepreneur social. Le concept des « Ecoles de production » - il y en a 43 en France, dont 3 en région - est un sujet qu’il maîtrise. Ce tout juste trentenaire a en effet co-fondé en 2015 et dirigé pendant trois ans EPAL, l’école de production automobile de Lens. Dont il passera le flambeau fin 2018, avant de sillonner l’Asie du Sud-est à vélo. De retour dans le Nord un an plus tard, et après consultation jusqu’à l’été 2020 d’un certain nombre de décideurs régionaux, d’acteurs du textile dont une trentaine d’industriels, Pierre Delannoy décide de créer une nouvelle école de production. « Je voulais m’installer dans un bassin avec de l’emploi et un besoin important », raconte le Nordiste, lauréat du Réseau Entreprendre Nord. Qui confirme : « A Roubaix, on estime à près de 700 le nombre de jeunes en décrochage scolaire. Côté emploi, avec la réinstallation de certaines entreprises et les départs à la retraite dans le secteur textile, au moins 300 postes seront à pourvoir d’ici 2027 rien qu’en métropole lilloise ».
EPICC a donc ouvert ses portes à Roubaix en octobre dernier. Aidée par 0,7 M€ recueillis auprès de la Ville, de la Mel, de la Région, de l’Etat (France Relance), d’Entreprises et Cités et de Nord Actif, entre autres. Elle constitue la toute première école de production du pays dédiée au textile. A sa gouvernance, des référents régionaux du secteur ; Jean-Luc Souflet (fondateur d’Okaïdi) en tant que président, l’ex Dg de Kiabi Russie Bérangère Hugner, Loïc Baert, Dg de Lemahieu, Bernard Vanderschooten, Pdg du créateur de linge de maison éponyme, Jean-Marc Viénot, directeur d’EuraMatérials. Mais aussi des acteurs de l’éducation et du social. EPICC emploie 4 personnes dont un maître professionnel chargé d’encadré la technique, et 6 formateurs bénévoles pour les enseignements géné- raux, français, maths, histoire-géo.
« Projets complexes et formateurs »
Pierre Delannoy (ci-contre) a installé son parc (soit 25 machines) dans une ancienne usine textile, le site Roussel, rue des Arts. Il y a accueille une promo de 6 jeunes de 15 à 18 ans qui, dans deux ans, obtiendront leur CAP couture professionnelle. Les élèves d’EPICC sont formés en condition réelle. Ils sous-traitent les commandes d’entreprises textile régionales. « Je ne fais pas de la production juste pour faire de la production. On n’accepte que des projets complexes et formateurs, portant sur de petites séries de 50 à 1 000 pièces, détaille Pierre Delannoy. Notre fabrication est facturée au prix du marché car je ne souhaite ni dévaloriser le travail de nos jeunes, ni faire de la concurrence déloyale ».
Quant à l’avenir de ses élèves, le directeur se montre particulièrement confiant. « Toutes les semaines, j’ai des entreprises qui me contactent pour em- baucher nos jeunes ! Je n’ai aucun doute, ils trouveront du travail à la fin de leur cursus ». Pierre Delannoy prévoit d’accueillir 15 à 18 élèves à partir de septembre, puis d’en former 35 par an d’ici deux ans. Promo plus importante, surface plus importante : EPICC doit déjà triplera sa superficie dans les prochains mois pour atteindre les 600 m2 d’atelier de formation, pour un parc qui sera porté à 35 machines.
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