Rev3 veut passer à l'échelle XXL

Rebaptisés dans un ensemble Rev3 Financement, les outils financiers mis en œuvre déploieront une surface financière globale de 650 M€. Demain, le milliard.

Lancée il y a sept ans avec le masterplan signé Jeremy Rifkin, la politique de troisième révolution industrielle Rev3, passe à une vitesse très supérieure. La crise a poussé les acteurs à démultiplier l'effort et l'arsenal d'outils mis en place, rebaptisé Rev3 Financement, portant l'engagement total à 650 M€, avec dans le viseur le cap du milliard d'euros, selon Philippe Vasseur, président de la mission Rev3, réunissant la CCI et le conseil régional. De quoi changer réellement de vitesse, et même doubler le nombre de projets à moyen terme, pour passer de 1200 dossiers à près de 3000. Le fonds d'investissement Cap3RI, dédié à l'entrée au capital d'entreprises dans le champ de rev3, voit son capital porté à 100 M€, avec un objectif annoncé à 250 M€, avec l'arrivée de fonds d'investissement nationaux et internationaux, espèrent ses promoteurs.

Le fonds a déjà fait son entrée dans 11 entreprises, parmi lesquelles Astradec (valorisation de déchets), Gazonor (exploitation du gaz de mine), Hainaut Plast Industry (recyclage des films plastiques intégrés aux pare-brise), ou encore Bepaper (relance de l'ancienne usine ArjoWiggins avec 100% de carton recyclé). Autant d'initiatives qui permettraient déjà d'économiser l'équivalent d'un million de tonnes de CO2 par an. Le périmètre des projets éligibles est désormais élargi à toute la France, sous réserve néanmoins d'un impact positif pour les Hauts-de-France.

Grain à moudre

A ce premier volet dédié au haut de bilan, s'en ajoute un sur les prêts, chiffré à 150 M€. Il s'appuie d'abord sur le livret d'épargne populaire rev3- unique en France - porté par le Crédit Coopératif, et dont la collecte a très fortement progressé ces derniers mois pour atteindre 44 M€. De quoi financer nombre de projets régionaux. Enfin, Rev3 Financement compte un volet subvention, à hauteur de 250 M€, qui se nourrit des fonds régionaux, de l'Adème et de l'Europe. Avec beaucoup de grain à moudre. « Nous vivons un moment décisif car nous allons avoir beaucoup de fonds européens complémentaires au programme opérationnel actuel, se félicite Virginie Renard, de la mission rev3.

Qui liste bien sûr la nouvelle programmation Feder 2021-2027, qui devrait s'élever au montant identique à la dernière phase, soit 127 M€, mais aussi le fonds REAC EU, doté de 300 M€ pour la région. « Ce sera disponible d'ici la fin de l'année, mais il faudra le dépenser très vite, avant 2023 », note-t-elle. Un fonds français dit de transition juste, doté de 300 M€, sera lui aussi mis en place, spécifiquement pour les départements du Nord et du Pas-de-Calais, autour de la décarbonation de l'économie. Autant dire que les porteurs de projets vertueux ne devraient pas manquer de cash dans les prochaines années