Artéka opère un joli démarrage dans le médical et le militaire
Créée il y a un an et demi à peine, la start-up amiénoise multiplie les projets dans l'analyse d'imagerie pour la santé et le militaire.Première levée de fonds déjà en vue ainsi qu'une quarantaine d'emplois.
1 M€ au minimum. C’est le montant qu'Artéka doit lever très rapidement pour accélérer le développement de son outil d’analyse d’images grâce à l’Intelligence Artificielle. Sa technologie laisse entrevoir de réelles avancées dans deux domaines particuliers, la santé et le militaire.
Dans l'univers médical, Artéka a déjà lancé, dans le cadre d'un appel à projets d'Eurasanté, un programme de recherche en partenariat avec le CHU d’Amiens, concernant la détection précoce des cancers de la vessie. « L’un des plus complexes à détecter et des plus coûteux à traiter », souligne Cyrille Chaidron, co-fondateur de l’entreprise en 2020 au côté de Sébastien Lermenier. Leur équipement, baptisé Détecteur d'Artefacts Portable (DAP), a permis lors des tests de détecter 80% des anomalies sur les images prises par endoscopie. «Cette phase doit être suivie par le lancement d’un programme plus ambitieux associant les CHU de Lille, de Strasbourg, de Tours et de Paris, afin de récolter le maximum de données qui viendront nourrir l’algorithme et affiner encore la précision de notre outil », explique le dirigeant. Le DAP constitue une véritable technologie de rupture, aucun système d’aide à la détection et d’analyse du niveau de dangerosité des anomalies n’existant à ce jour pour les phases de diagnostic. «Nous espérons ensuite étendre cette méthodologie à d’autres cancers, ceux du poumon ou de la gorge par exemple », annonce Cyrille Chaidron.
Concernant le secteur militaire aussi, la technologie d’Artéka - pour l’heure encore au stade du prototype – suscite un réel intérêt. Des tests concluants ont été menés dans le domaine très spécifique de la détection de mines ou d’engins explosifs improvisés (IED). Pour cette spécialité, Artéka envisage de développer un Rover spécialement équipé, capable de repérer les anomalies du terrain, sécurisant ainsi les opérations de déminage. Pour le développer, la start-up souhaite s’adosser à des industriels du secteur (des contacts sont déjà en cours), bénéficier de l’appui de fonds spécialisés, ainsi que du concours des dispositifs régionaux d’aide à l’innovation. L’entreprise évalue à 1 M€ les besoins en R&D à mobiliser. «Nous avons déjà été approchés par des investisseurs des Emirats Arabes Unis ou américains. Nous sommes donc à un tournant stratégique car au-delà de la levée de fonds, nous avons besoin d’expertise, la santé comme le militaire constituant des secteurs très réglementés », analyse Cyrille Chaidron.
Artéka, qui a réalisé 100 K€ de chiffre d’affaires au cours de son premier exercice, veut aller vite pour conserver une longueur d’avance en matière d’analyse d’imagerie. Elle compte ainsi renforcer très rapidement ses équipes de développeurs, ingénieurs et spécialistes en IA, pour industrialiser sa solution. Selon le chef d’entreprise, 40 recrutements devraient être menés dans les quatre ans à venir.
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