Avosdim : Adrien Lombart veut changer ... de dimension

« En-dessous de 10 M€, je ne discute pas ! » explique le patron trentenaire qui envisage d'ouvrir son capital « En-dessous de 10 M€, je ne discute pas ! » explique le patron trentenaire qui envisage d'ouvrir son capital

Depuis 2008, ce start upper béthunois vend des stores sur mesure sur le web. La success story s'est amplifiée avec la crise sanitaire et Adrien Lombart prévoit une grosse phase d'accélération. Au programme : déménagement, internationalisation, industrialisation, levée de fonds et créations d'emplois.

 

L'heure du changement a sonné pour Avosdim et son fondateur Adrien Lombart. Les cartons de stores qui encombrent l'entrée de la société, du sol au plafond, en disent assez long sur l'ardente nécessité d'écarter les murs au plus vite. Adrien Lombart a créé son entreprise Avosdim (« à vos dimensions ») en 2008 en mode start up, sur un concept original alors : les équipements de fenêtres, intérieurs comme extérieurs, au meilleur prix, en e-commerce. C'est en pleine crise de Leh- man Brothers, sans aucun ADN entrepreneurial dans une famille d'enseignants, armé d'un simple BTS force de vente et de 1 000 euros en poche, que le jeune Béthunois se lance. Une seule banque se laisse convaincre, la BPN, qui lui prête 100 K€.

Le client indique lui-même ses dimensions et ses souhaits de personnalisation et reçoit peu après le produit com- mandé. Treize ans plus tard, Avosdim pèse plus de 10 M€ de ventes, dont 10% à l'export, 40 salariés directs et un gros volant d'intérimaires. La recette ? Le digital, qui gomme les phases intermédiaires entre le client et l'usine, et permet de gagner en productivité. « On court-circuite les marges. on est dans l'industrie 4.0 »,revendique le jeune dirigeant de 35 ans aujourd'hui, qui affiche une fierté patriotique du made in France.

Crise de croissance

Mais la société connaît une crise de croissance, encore accélérée par la pandémie qui a dopé le e-commerce, avec une progression de 30% . « On a gagné un an sur notre plan de marche », confirme le dirigeant, qui admet de gros points de tension désormais. Le jeune patron ronge son frein : l'acquisition de machines est reportée, 

les délais s'allongent pour les clients, les recrutements sont limités également, « alors qu'on pourrait signer facilement 10 à 15 contrats à durée indéterminée». Or sa feuille de route à horizon 2025 table sur un chiffre d'affaires quintuplé, avec 100 à 150 salariés, voire plus. Il faut donc déménager au plus vite pour un site beaucoup plus grand, et passer de 3 000 m2 à 15 voire 20 000 m2, avec une première phase à 9 000 m2. La première option était de traverser le boulevard pour s'installer dans l'ex-usine Bridgestone. Mais les négociations sont complexes d'autant qu'Adrien Lombart souhaite être propriétaire des murs. D'autres pistes sont suivies en parallèle, « mais ce sera dans l'agglomération, j'y suis né, on y vit bien et j'y suis très attaché ». Dans la foulée, Avosdim s'engagera sur un programme de l'ordre de 10 M€ d'investissement jusqu'en 2026, à raison d'1,5 à 2 M€ par an. Au menu : automatisation, robotisation, augmentation de capacités, production additive, mais aussi diversification de produits, vers les pergolas, les portails par exemple, avec de nouvelles fabrications plastiques. Sans compter l'international qui a vocation à devenir majoritaire demain dans les ventes.

Pour mener à bien cette ambition, Adrien Lombart songe à ouvrir son capital. Mais à son idée. « En-dessous de 10 M€, je ne discute pas ! », lance-t-il, espérant conclure d'ici la fin de l'année. Un sujet qu'il partage comme les autres avec ses équipes, qu'il considère comme une famille, entretenant la flamme à coup d'afterworks ou de parties de foot en fin de journée. « Je suis archi-transparent », insiste-t-il, très vigilant à maintenir un lien étroit avec ses « avosdimiens ». Il aura besoin de toutes les énergies pour mener à bien ce changement d'échelle.

 

Ces articles peuvent également vous intéresser :

Après avoir racheté Sofinor en 2017, il s’offre cette fois son rival lyonnais, Mapal
Publié le 26/04/2021 Olivier Ducuing Portrait

Guillaume Deleau, l'appétit de l'inox vient en mangeant

Alors que la crise sanitaire a secoué en profondeur les métiers de bouche, le gros de sa clientèle, le patron de Sofinor vient de conduire une reprise stratégique à Lyon. De quoi porter le groupe spécialiste des équipements inox à 28 M€ de ventes et viser les 50 M€.

Publié le 27/10/2019 Olivier Ducuing Portrait

Laurent Hubard pilote une spin-off du CNRS et du CEA pour développer une batterie sodium-ion, alternative au lithium chinois. Un projet de souveraineté économique, porteur de100 emplois, au cœur des Hauts-de-France. Electrisant.

Publié le 27/05/2019 Olivier Ducuing Portrait

Patrice Pennel veut transformer Reg en ETI industrielle

Le groupe dirigé par Patrice et Marie-Eve Pennel met la main sur Chaumeca et entend bien poursuivre. Il met le cap sur les 250 salariés à horizon trois ans. En parallèle, ce fervent défenseur de l'industrie est pressenti pour prendre la tête du Medef régional. Portrait

"Le mot impossible, il faut l'enlever de votre dictionnaire", a-t-il lancé aux salariés d'Ascoval
Publié le 28/01/2019 Guillaume Roussange Portrait

BART GRUYAERT Qui est le mystérieux repreneur d'Ascoval?

Bart Gruyaert vient de reprendre une des aciéries les plus modernes d’Europe, Ascoval, et ses 280 emplois. En trois ans, ce Flamand très discret a imposé aux forceps son groupe Altifort dans le paysage économique local. Une stratégie à marche forcée, très soutenue par les collectivités, qui interroge certains. Peu lui chaut. Il fonce.

Aurélie Tirloy, à gauche, et Mathilde Tanfin, à droite.
Publié le 26/04/2018 Olivier Ducuing Portrait

Aurélie Tirloy & Mathilde Tanfin - Métier : Influenceuses

Ils sont 30 000 à suivre quotidiennement les pérégrinations de ces deux blogueuses lilloises. Mat’ et Aurélie ont choisi de faire cause commune pour lancer une agence d'influence. Avec des débuts météoriques.

Image illustrative Eco121, mensuel des décideurs des hauts de France
Publié le 01/10/2016 Olivier Ducuing Portrait

José Derycke, président de Maxxing

Relation client : Un autodidacte nordiste à la conquête du monde

Image illustrative Eco121, mensuel des décideurs des hauts de France
Publié le 29/06/2016 Olivier Ducuing Portrait

Le Commissaire spécial Vasseur au chevet de l'’industrie régionale

Journaliste, député, ministre, élu consulaire, désormais commissaire spécial : Emmanuel Macron et Xavier Bertrand ont choisi une personnalité charismatique de l'économie régionale pour sortir la région de l'ornière industrielle.