Baron promet un avenir 4.0 à DIC Technology

En janvier 2019, le groupe familial de Calais s'emparait du spécialiste des îlots robotisés dans l'industrie automobile. Retour d'expérience.

En mettant début 2019 la main sur DIC Technology à Denain, Baron renforçait son expertise dans l'univers des machines spéciales. Le groupe familial implanté à Calais n'en était pas à son premier coup d’essai, même si le précédent datait d’il y a neuf ans : DIC Technology est en effet la septième entreprise à basculer dans son giron. Pour cette dernière opération, le serial acquéreur a été contacté par Nord Transmission, missionnée par le dirigeant de DIC. Rencontre avec le cédant, signature des documents de confidentialité, négociations sur le prix de rachat... en moins de six mois, l'affaire était dans le sac.

Le partage de valeurs communes et la relation de confiance établie entre les deux entités ont facilité les discussions, d'après le fondateur éponyme Philippe Baron. L'opération n'aurait pas abouti sans la promesse du maintien du site denaisien et de ses 17 emplois, condition sine qua non du cédant, toujours en poste pour assurer le passage de flambeau encore quelques années, avant son départ à la retraite. "Le projet d'avenir a été créé avec lui dans sa globalité. C'était indispensable", raconte Philippe Baron. Qui poursuit : "Il n'est pas question de couper le cordon ombilical. Nous allons progressivement faire monter en compétences les salariés, notamment les adjoints qui assureront la direction plus tard". "Le succès d'une acquisition comme celle-ci réside dans l'apport mutuel de valeur ajoutée", renchérit Stéphanie Baron, codirigeante et fille du fondateur du groupe. DIC Technology, qui réalise 8M€ de chiffre d'affaires, profite ainsi d'une structure financière plus robuste et surtout "d'une expertise en industrie 4.0 dont bénéficient désormais ses clients", souligne la Dg. Son groupe est en effet axé de longue date sur la cobotique (robot collaboratif), les nouvelles technologies, les objets connectés ou encore la réalité virtuelle. Ses solutions sont d'ailleurs développées en interne, au sein d'un département dédié. Depuis sa création en 1983, Baron travaille pour l'ensemble du secteur industriel, mais ses principaux clients - de grands groupes - sont issus de l'aéronautique, la pharmacie et l'automobile.

En veille permanente

A ses débuts, l'entreprise se concentrait sur l'automatisme. Avant de proposer des solutions complètes clés en main et devenir l'interlocuteur unique dans la conception de projets, à l'instar des lignes de production complètes que Baron conçoit, fabrique et installe. Pour réussir son pari, la société a engagé une stratégie de croissance organique et réalisé plusieurs opérations externes. Jusqu'à peser aujourd'hui 46 M€ de chiffre d'affaires cumulé (30% à l'export) avec près de 400 salariés, répartis sur 13 sites en France. Baron ne compte pas s'arrêter en si bon chemin puisqu'il se dit “en veille permanente d'opportunités d'acquisitions de PME”. Avec déjà une nouvelle cible de 20 salariés en vue, confie Philippe Baron, laconique, à Eco121. En parallèle, Baron s'offre un nouveau site de 6 ha à Marquise pour un investissement de 5 M€. Lequel accueillera des bureaux et un atelier de fabrication. "C'est un projet en phase avec la volonté des élus de relocaliser l'industrie en France, estime Stéphanie Baron. Nous prouvons que c'est encore possible !"