Bruno Bonduelle met les pieds dans le plat minier

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" Ne dites pas à mon maire que j'habite dans le Grand Lille, il me croit encore dans le bassin minier ". Avec son titre à la Woody Allen, le dernier ouvrage de Bruno Bonduelle donne la couleur. Encore et toujours, celui qui créa le Comité Grand Lille il y a 17 ans entonne avec son infatigable conviction l'hymne à la métropolisation. Avec parfois une certaine jubilation à gratter là où la région démange, quitte à griffer ici où là, et attribuer mauvais et bons points.

" Tourner le dos à la Métropole, c'est vous enfermer dans votre retard de développement. Pour le combler, rejoignez nous, métropolisez-vous, devenez Métropole ", lance-t-il en forme de cri du coeur et de raison aux décideurs de l'Artois. Et d'égrener une impressionnante liste des faiblesses de la région : solde migratoire négatif de 30.000 personnes par an, émigration massive de nos diplômés supérieurs, déficit de matière grise, taux d'illettrisme supérieur de moitié à la moyenne française, ratios sanitaires dégradés... Fermez le ban! Un constat que Bruno Bonduelle martèle pour mieux soutenir la nécessité d'accrocher l'ensemble de la région à la dynamique grand lilloise.

Pour autant, le président de la cinquième CCI française est loin de jeter un regard irénique sur la métropole. Absence de desserte en métro de la Haute Borne, d'Eurasanté, parti pris routier du parking de la communauté urbaine construit sous " un superbe jardin lui aussi hors de prix ", absence de gouvernance sur le Grand Boulevard, engorgement de l'échangeur de Seclin qui en exigerait un autre à Templemars, déficit grave d'espaces verts, embolie autoroutière au coût exorbitant... l'ancien patron du numéro un mondial des légumes évoque aussi la pénurie foncière qui tenaille la métropole, et qui pousse les entreprises à implanter leur logistique plus au sud.

Rubans rose au cou des chèvres

Du coup, la sanctuarisation de terres agricoles périurbaines agace l'ex-cofondateur de Génération Ecologie, qui tacle vivement " la pensée unique répétée de colloque en symposium et de discours en table ronde par des écolos dont la connaissance de l'agriculture se résume à celle de Marie-Antoinette qui mettait des rubans roses au cou de ses chèvres au petit Trianon ".

La métropolisation version Bonduelle, c'est aussi le " big is beautiful ". " Qu'attendons nous pour fusionner Nord et Pas de Calais, nos sept universités, fusionner nos villes au sein de nos intercommunalités, créer le début d'une amorce de gouvernance entre ces territoires du sud du Grand Lille: Douaisis,Lensois, Béthunois ", plaide encore Bruno Bonduelle, qui déplore la myopie de la communauté urbaine qui néglige son sud, qui ne sait pas résoudre sa thrombose routière par un nouveau contournement et qui récuse une troisième gare TGV articulée sur le réseau régional dont un " RER Lille-Lens cadencé tous les quarts d'heure ", alors que Lille Flandres et Lille Europe seraient saturées dès 2020. " Permettre à certains trains Thalys de s'arrêter dans une nouvelle gare sur une ligne à grande vitesse, c'est faire de Lille Métropole un véritable hub en organisant les échanges entre les principales métropoles françaises et l'ensemble du réseau nord européen ", tente-t-il de convaincre la présidente de la rue du Ballon.


ECOPOLILLE AU SUD DE LA METROPOLE ?

Bruno Bonduelle s'abrite derrière Jacques Attali, Alain Juppé et Michel Rocard, dans leurs rapports respectifs, pour imaginer dans leur sillage une " Ecopolis " dans la région. Une ville durable synthétisant les technologies up-to-date de l'après pétrole, avec des emplois axés sur le greentech, bien sûr. Et pour être vraiment durable, cette ville serait implantée à cheval sur une nouvelle gare... La troisième gare TGV, bien sûr, celle dont Martine Aubry ne veut à aucun prix. Bruno Bonduelle va même jusqu'à la situer sur une bande de 10 km techniquement capable de l'accueillir : entre Seclin-Wattiesart et Carvin-Oignies, où un hub régional pourrait être constitué pour la desserte TER. Mieux, Bruno Bonduelle donne même la recette financière à Daniel Percheron, en période de disette financière : " La nouvelle gare et la nouvelle ville ne vous coûteront rien ", lance-t-il, idéalisant avec une fausse candeur un partenariat public-privé à la façon de la gare londonienne Saint Pancras.

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