Et si on enseignait la CNV* à l’école ?
Un message sur 7 sur les réseaux sociaux est considéré comme agressif, ce chiffre est en augmentation de 30% cette année. Anonymat, parole libérée, contexte social, autant de facteurs qui expliquent cette augmentation... et l’agressivité attirant l’agressivité, on assiste parfois à une escalade de ces comportements, aussi en dehors des réseaux sociaux. L’optimiste que je suis m’invite à penser que d’autres schémas de communication existent, notamment celui de la CNV (Communication Non Violente) avec laquelle je travaille dans le cadre d’accompagnements professionnels.
Mais qu’est-ce que la CNV ? Et d’où vient-elle ? Marshall Rosenberg (psychologue américain 1934 -2015) est le père de ce processus de communication. Il s’est inspiré de l’actualité de son oncle Julius qui, dans les années 60 aux Etats-Unis, a évolué dans un contexte de conflits raciaux et socio-économiques. La force des mots et l’empathie qu’avait son oncle au cœur de ces émeutes lui ont permis de conserver intacts son commerce et les liens avec les parties prenantes.
La CNV est un outil permettant d’entrer en communication assertive (en opposition à des schémas de communication de fuite, d’attaque ou de manipulation). C’est un mode de communication qui permet d’aborder le champ relationnel d’adulte à adulte, de communiquer en respect mutuel, en parlant de soi plutôt que de l’autre.
4 étapes caractérisent ce processus de CNV :
- O pour Observation, qui consiste à décrire la situation par des faits intangibles, incontestables
-S pour Sentiment, qui permet de comprendre et d’exprimer l’émotion ressentie
-B pour Besoin, qui permet de comprendre le besoin lié à la création de cette émotion (besoins non assouvis pour les émotions liées à la tristesse, la colère ou la peur).
-D pour Demande, qui permet de formuler une demande à son interlocuteur afin d’entrer dans un échange d’idées constructif et non agressif.
Son principe peut paraître simple mais nécessite une reprogrammation verbale. Se connecter à soi, à ses sentiments, comprendre le besoin qui est lié et éviter le « tu qui tue » nécessitent de l'entraînement. Je constate chaque jour les difficultés à entrer dans la philosophie de la CNV mais aussi le remède miracle qu’il peut représenter.
Son apprentissage intervient à mes yeux trop tard et je me dis que, s’il s’apprenait à l’école, il permettrait une assimilation plus rapide et plus efficace et peut-être d’inverser la courbe de l’agressivité.
Alors ? Et si on enseignait la CNV à l’école ?...
*CNV : communication non violente
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