Celeos éradique le cancer dès la première opération

Un motif d’espoir pour de nombreux malades. Celeos, une biotech installée à l’Institut de recherche sur le cancer de Lille, sur le campus du CHR, développe un dispositif chirurgical capable d'identifier les cellules cancéreuses et de les éradiquer dès la première opération. Or aujourd’hui, au moins une personne sur cinq doit se faire réopérer après une intervention, car le chirurgien ne dispose pas pendant la première intervention de toutes les données nécessaires. Il ne les obtient qu’une fois les analyses définitives effectuées, ce qui prend en général trois semaines. « Quand le chirurgien opère, il ne peut compter que sur ses yeux et ses mains, explique Philippe Saudemont, le patron de Celeos. Le dispositif que nous avons développé lui fournit toutes les informations dont il a besoin pendant l’opération. Il sait quelles cellules retirer et celles auxquelles il n’a pas besoin de toucher. »

La technologie se présente sous la forme d’un chariot sur roulettes, comme ceux d’échographie, facilement transportable à côté du patient. Il contient un laser dans une fibre optique, qui génère des vapeurs sur les molécules et détermine leur caractère cancéreux ou non. Le dispositif est doté d’un apprentissage machine intelligent : il apprend en fonction des données récoltées. « Nous détenons une technologie innovante, disruptive, parce qu’on apporte au chirurgien une information qui n’est pas disponible aujourd’hui. L’idée, c’est de faire un guidage simple, in vivo (c’est-à-dire dans le patient, ndlr), sans préparation, en temps réel pendant l’opération, avec un mesure fiable et modulaire. »

Marché potentiel

Dans un premier temps, Celeos a ciblé vingt cancers ayant le plus besoin de sa technologie, en particulier ceux de la tête et du cou, ainsi que le cancer ovarien. On dénombre 1,5 million de cancers tête et cou dans le monde chaque année. 220 000 en Europe, 24 000 en France. « Si on vend notre dispositif à 15% des centres certifiés, cela représente un marché potentiel de

16 M€ en France, calcule Philippe Saudemont. 100 M€ en Europe, 170 M€ en Amérique, 530 M€ en Asie, soit un potentiel mondial de 738 M€. Chaque année, on compte 19 millions de cas de cancers dans le monde. Les cancers cou/tête représentent seulement 7,5% d’entre eux. » Ce qui laisse une marge de développement très importante.
L’entreprise effectue sa première levée de fonds, et a du reste « pitché » devant les investisseurs lors de la dernière session Invest'Innove. Elle cherche 2,1 M€, dont 900 K€ en fonds propres. Auparavant, elle avait déjà décroché une bourse French Tech Emergence et un prêt d’amorçage auprès de Bpifrance.

Créée il y a deux ans par cinq associés-fondateurs, tous scientifiques, la start up a déjà publié un certain nombre d’études et démontré les preuves de son concept. Les deux prochaines années, elle compte se concentrer sur le développement technologique et peaufiner ses obligations réglementaires. Les premiers essais cliniques devraient débuter en 2025. Le premier produit est attendu pour 2028.

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