La Compagnie des vétérinaires fait rentrer des yeux extérieurs
Depuis l'an dernier, le spécialiste français de la crémation animale a ouvert son conseil d’administration à des administrateurs indépendants. Un choix stratégique mais délicat.
Il y aura un avant et un après 2018 pour la Compagnie des vétérinaires. La société villeneuvoise décide alors d’ouvrir les portes de son conseil d'administration à trois administrateurs indépendants, mandatés pour six ans. Leurs missions : soutenir la direction, challenger la stratégie d'orientation de l'entreprise et représenter les parties prenantes. Cette évolution de gouvernance était une priorité de Philippe Thomas (à gauche), Pdg depuis 2014. "Ils sont gage d'une gouvernance cohérente et équilibrée, l'assurance d'un développement plus serein et une garantie contre les mauvaises décisions", insiste ce fervent militant de la gouvernance partagée, encore peu déployée en région (voir ci-contre).
Toutefois, accueillir des membres externes peut s'avérer un vrai parcours du combattant. Le Pdg de la Compagnie, qui a dû prendre des décisions difficiles, l'a appris à ses dépens. La société s'est séparée de ses centrales d'achat, de son principal actionnaire et a vendu son activité d'assurance animale, connue sous la marque Bulle bleue, à son concurrent SantéVet, entre autres. Elle se concentre désormais sur ses deux autres métiers, la crémation d'animaux de compagnie et la création de solutions digitales pour les vétérinaires.
"Mes choix n'ont pas plu à tout le monde. Il y a eu des moments de tensions, de doutes... mais nous devions passer par là pour avancer", explique Philippe Thomas, qui avoue avoir lui-même failli baisser les bras à plusieurs reprises. S'il n'a pas quitté le navire, dit-il c'est grâce au soutien de son Dg delégué et aux conseils du coach de dirigeants Xavier Vankeerberghen (à droite), devenu l’un de ses trois administrateurs indépendants.
Objectif : leadership
"Après le purgatoire, c'est le paradis et j'y suis presque !", sourit Philippe Thomas. Et pour cause, son entreprise performe avec une croissance annuelle de 15% depuis quatre ans et a affiché un chiffre d'affaires consolidé de 37,5 M€ avec ses 380 collaborateurs l'an dernier. Le dirigeant, pied sur l'accélérateur, vise les 49 M€ en fin d'année et, à terme, le leadership européen de la crémation. À ce jour, la Compagnie compte 14 crématoriums en France, 3 en Allemagne, 1 en Pologne et 1 un Belgique. De nouveaux centres devraient encore voir le jour prochainement en Pologne et en Belgique. Un programme ambitieux rendu possible en partie par l'arrivée du Crédit Mutuel CIC et ses 12 M€ de fonds au capital - au côté des 2 200 vétérinaires actionnaires majoritaires. Le groupe a également bénéficié de 3 M€ d’apport obligataire du fonds Humanis Croissance. Philippe Thomas en est convaincu, dorénavant "la pérennité de la société est assurée”.
Les administrateurs indépendants débarquent en région
Depuis janvier 2018, l'Association Administrateurs Indépendants et Professionnels (APIA) a ouvert un bureau en Hauts-de-France. C’est précisément le Pdg de la Compagnie des vétérinaires Philippe Thomas qui préside ce bureau régional, qui rassemble à ce jour 15 administrateurs indépendants, dirigeants ou entrepreneurs de secteurs divers. L'activité démarre doucement. L'an dernier, la région a fait état d'un seul mandat. "J'encourage les PME à s'y intéresser pour passer au stade d'ETI. Ce n'est pas une limitation de pouvoirs mais une chance", insiste le président. Une chance qui a toutefois un prix : selon Philippe Thomas, les conseils stratégiques des administrateurs de sa société représentent entre 100 et 120 K€ par an... "Un investissement et non un coût", dit-il.
Ces articles peuvent également vous intéresser :
L'influence by Dupont & Dupont
Amandine Dupont. En plus des relations presse classiques, son agence rapproche influenceurs des réseaux sociaux et entreprises en quête de visibilité.
Exhausteurs de savoir-faire local
Les jeunes entrepreneurs Alaude Lefebvre et Valentin Roose ont lancé Sublimeurs pour valoriser restaurateurs, commerçants et artisans de proximité.
Take a meal : la nouvelle cantine digitale
Le concept de click & collect de Clément Sciberras, Julien Corbin et de Raphaël Arroche auprès d’une cinquantaine de restaurants lillois devrait essaimer dans d’autre villes.
Fuso revisite la carte des cocktails
Jean Grundeler, Antoine Penet et David Balagna, trois anciens de l’Edhec, préparent déjà une levée de fonds pour appuyer le lancement de leur nouvel apéritif.
Chocolaterie Trogneux : le fils prend la relève
En janvier, Jean-Baptise Trogneux, aîné de l'ancien dirigeant, prenait les rênes de l'entreprise familiale. Avec l'ambition d'ouvrir des boutiques dédiées au Macaron d'Amiens.
Thrombose routière : renverser la table ?
Heures de travail perdues voire rendez-vous ratés : les embouteillages sont depuis des années un gros point noir de l'attractivité économique du territoire. Peut-on en sortir, et comment ?
Ciel & Terre s’engage pour l’égalité des chances
Des salariés du spécialiste du solaire flottant parrainent depuis trois ans des étudiants de milieux modestes, grâce au programme Emergence de l’Areli.
Voiture autonome : la technologie freinée par le juridique
Les recherches technologiques avancent, mais la législation piétine autour du sujet épineux de la responsabilité. Au grand dam des professionnels de l'automobile.
Entreprises et Université de Lille : l'union sacrée pour Rev3
Ensemble, elles développent des projets en lien avec la Troisième Révolution Industrielle. Avec la volonté affichée de créer une chaire entreprise.
Ligne 7 s'installe à Pictanovo
Les quatre associés de la société cinématographique ont quitté Paris pour l'implanter chez nous. Premier objectif : développer !