Vitamine T sanctuarise son modèle avec une nouvelle gouvernance

Depuis sa création il y a 44 ans, Vitamine T, premier groupe national de structures d’insertion, a fait évoluer sa gouvernance à deux reprises. En 2008, en créant « Groupe Vitamine T », une société par actions simplifiées (SAS) détenue par l’association éponyme Vitamine T. Puis il y a quelques mois, en transformant cette association, actionnaire unique, en fonds de dotation baptisé « Fonds Actionnaire Vitamine T ». Ce projet de longue date (et de longue haleine) tenait à cœur le fondateur de l’entreprise Pierre de Saintignon, disparu en 2019.

Pour le président exécutif André Dupon (photo), cette évolution de gouvernance est l’opportunité de « protéger Vitamine T de toute tentation de vente ou d’altération de son objet social par ses futurs dirigeants ». Envie 2e Nord — l’activité de recyclage des déchets électriques et électroniques du groupe - a par exemple déjà reçu deux propositions de rachat, confie le dirigeant. Pour qui le fonds de dotation est également un moyen de renforcer le modèle de son groupe qui affiche une insolente croissance.

Effectifs en hausse de 29% en un an Avec ses 28 entreprises filiales et programmes d’accompagnement, Groupe Vitamine T est présent dans trois autres régions (Grand Est, Île-de-France et Bourgogne-Franche-Comté). Il emploie plus de 5 400 personnes dont 3 700 en parcours au sein de ses quatre pôles ; « services », « alimentation saine et durable », « recyclage et industrie » et « solutions RH ». Des effectifs en hausse de 29% en 2021 sur un an. Et avec lesquels l’entreprise réalise 105 M€ de chiffre d’affaires qu’elle réinvestit entièrement dans son développement. Ils pèsent 85% des ressources globales du groupe. Les 15% restants relèvent du soutien public, qui a même atteint 20% pendant la pandémie.