Xavier Vincent veut fédérer un petit groupe industriel

"Ce n'est pas le travail qui manque mais plutôt les bras ! » Xavier Vincent "Ce n'est pas le travail qui manque mais plutôt les bras ! » Xavier Vincent

En pleine crise sanitaire, il vient de boucler la reprise de Regiprocess, à Roubaix, spécialiste des appareils à pression de grande taille. Avec pour idée de fédérer un petit groupe sur des créneaux de niche.

 

Depuis sa formation initiale d'ingénieur à l'Ensiame (devenue INSA Hauts de France), à Valenciennes, Xavier Vincent a le goût de l'univers de la production. C'est pourtant vers d'autres horizons que ses premiers pas le portent : il démarre son premier boulot ... à la Caisse d'Epargne. Avant de rejoindre le groupe Bertelsmann (Arvato), dans la prestation de service et la logistique, où il restera quinze ans. Il y touchera un peu à tout, du contrôle de gestion (après une formation chez Skema) puis la direction administrative et financière, la stratégie et le développement. Jusqu'à participer au projet de cession d'un morceau central de son périmètre, la CRM.

«Ca ne m'allait pas trop, sourit-il. J'ai voulu revenir sur ma formation de base, l'industrie». Après avoir tenté de chercher tout seul une cible à acquérir, il se rend compte que c'est sans espoir pour identifier les dossiers cachés et toque vite à la porte d'In Extenso, qui va le guider avec son programme Target. Sur ses critères (petite industrie manufacturière, de 5 à 10M€d'activité, dans les Hauts-de-France, parmi d'autres), 300 entreprises sontidentifiées, rapidement criblées et ramenées à 30. Le choix s'arrêtera finalement sur Regiprocess, à Roubaix. Une PMI de 48 salariés pour un chiffre d'affaires de 5,5M€, et spécialisée dans les appareils à pression dits "soumis", en inox, tels les évaporateurs ou les régulateurs, pour des secteurs aussi exigeants que la chimie, la pharmacie ou l'agroalimentaire, mais aussi la tuyauterie industrielle sur chantiers. Les deux associés de l'entreprise, qui n'étaient pas spécialement vendeurs, se laissent convaincre après une première rencontre en juillet 2019, mais c'est enpleine pandémie, le 1er décembre dernier, que l'opération sera finalement conclue après des négociations à rallonge du fait du confinement.

Une transition douce est programmée, l'ancien président restant quatre mois pour accompagner, le second associé, expert technique, restant quant à lui un an. Xavier Vincent a financé l'opération par apport personnel, endettement (Banque populaire et Crédit coopératif, BPI) et un recours obligataire à Finorpa.

Réseau Entreprendre Nord


Il décroche aussi le soutien du réseau EntreprendreNord via son programme Warm Up. «J'ai pu rencontrer une dizaine de dirigeants industriels sur la métropole. C'est essentiel, ça permet de bénéficier des retours d'expérience, d'affiner »

Installé aux commandes de l'entreprise le jeune quadra (42 ans) n'entend pas dormir sur ses lauriers, mais développer. Le potentiel estlà. La capacité aussi, avec pas moins de 11 ponts roulants, et 5000 m2 d'ateliers, permettant de réaliser des pièces aussi lourdes qu'encombrantes. «On va jusqu'à 6 mètres de diamètre et 22 mètres de long. on peut densifier la production en atelier et développer surtout l'activité chantier. Ce n'est pas le travail qui manque mais plutôt les bras ! », s'exclame-t-il, alors que l'entreprise recherche 4 à 5 postes actuellement, même en reconversion, quitte à en assurer la formation. Pour sa première année, il vise prudemment une petite progression de 2-3% de l'activité. Au-delà, Xavier Vincent envisage surtout de croître par acquisitions, afin de créer un petit groupe industriel sur des métiers de niche. Une première cible est déjà en vue

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