Aquarese va découper plus grand
Douvrin. Après son rachat par l'américain Shape, le Nordiste est en phase de croissance météorique, notamment dans l'aérospatial. Elle investit dans un nouveau site de 9 000 m2.
C'est un nouveau départ pour Aquarese. Née en 1988 sous la houlette de trois ingénieurs dont Patrick Dargent, actuel Pdg, l'entreprise a développé un savoir-faire de niche dans l'univers de la découpe à l'eau à haute pression. Installé sur le parc Artois-Flandres depuis 2000, l'industriel a failli mourir lorsque la crise mondiale a ébranlé violemment le secteur automobile. Sur deux exercices, Aquarese perd la moitié de son chiffre d'affaires ! L'occasion d'une prise de conscience et d'un virage radical : si l'automobile demeure un marché important, la société s'est beaucoup diversifiée, au profit d'un autre secteur beaucoup plus porteur, l'aéronautique et le spatial. Une activité devenue très majoritaire (85% d'un chiffre d'affaires de 12 M€ attendu cette année, dont 50% à l'export) et internationale. Car depuis 2016, la société appartient à un fonds d'investissement américain, AIP. Par rachats successifs de onze sociétés dans le monde, dont Aquarese, celui-ci a bâti un groupe international spécialisé, Shape Technologies. Patrick Dargent est resté aux commandes de son entreprise et s'est vu confier en parallèle la direction d'une filiale allemande, Flow International, où il passe une semaine sur deux. « La pérennité de l'entreprise et du site et son développement étaient nos enjeux lors de la vente », résume le Pdg. Pari plus que gagnant : alors qu'Aquarese réalisait 6 M€ lors du rachat, avec 40 salariés, l'entreprise compte déjà 75 collaborateurs et vise les 100 dans deux ans. Et le chiffre d'affaires pourrait atteindre 20 M€ dans les deux ans. Car l'adossement au groupe américain représente un levier commercial puissant, pour suivre les clients français hors des frontières, et pour attaquer de nouveaux marchés, auprès de donneurs d'ordre mondialisés, qui souhaitent une réponse planétaire et non saucissonnée entre de nombreux fournisseurs.
Conquête de Mars
La société vient d'engranger la vente de deux machines de découpe auprès de Space X, société d'Elon Musk. Aquarese va ainsi participer depuis Douvrin à la conquête de Mars. Plus localement, elle livre aussi la nouvelle usine Safran de Sars & Rosières, qui sera spécialisée dans la maintenance des ailettes de réacteurs. La croissance et la stratégie de l'entreprise justifient aujourd'hui un projet immobilier majeur : la construction d'une nouvelle usine, sur 9 000 m2 (contre 4 000 m2 aujourd'hui) sur le même parc d'activités. La société ne sera que locataire, mais va accompagner le transfert de 3 M€ d'investissements en équipements. L'emménagement devrait s'opérer au début de l'été prochain. « L'usine est calibrée pour 30 M€ de chiffre d'affaires », s'enthousiasme son Pdg
Olivier Ducuing
L'intérêt du jet d'eau à haute pression
Le jet d'eau à haute pression délivre une puissance considérable. Au départ, cette technique était réservée à des niches mais les applications se généralisent de plus en plus. L'eau peut servir aussi bien à découper (par exemple des pièces en titane de 300 mm) mais aussi usiner, décaper, avec une grande rapidité. C'est un procédé à froid qui n'altère pas la matière, la pièce traitée ne reçoit pas d'effort mécanique. Le procédé est propre, utilisant de l'eau, recyclée dans la plus grande majorité des cas. Le nouveau site permettra à Aquarese de se doter d'un vrai démonstrateur marquant un saut technologique
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