3 Questions à... Emmanuel Métais, Dg de l'EDHEC

En 2020, vous présentiez un plan stratégique à horizon cinq ans ambitieux. Comment la pandémie et la crise ukrainienne l’ont-elles impacté ?

Ces crises ont renforcé notre ligne stratégique. Notre plan « Impact future generations 2025 » va permettre à l’école d’accroître son utilité sociale. En 2020, nous avons décrété notre « quoi qu’il en coûte », afin d’engager nos grands projets malgré la Covid. Nous avons gardé intactes nos ambitions, nos horizons et réalisé ce que nous avions prévu, y compris à l’international avec l’ouverture de la structure EDHEC America au cœur de l’université de Berkeley en Californie. La pandémie a également accéléré la montée en puissance des formations à distance. En un an, nous avons réalisé les investissements technologiques prévus sur cinq ans, notamment pour équiper nos salles.

Notre monde est en pleine mutation. La pandémie et la crise ukrainienne ont accéléré le phénomène de « déglobalisation», dont on voit les signaux depuis 15 ans à travers l’arrivée de gouvernements nationalistes ou, plus récemment, avec le Brexit. Après avoir impacté le monde de l’entreprise ces 20 dernières années, l’EDHEC souhaite mettre la puissance du business au service de la société et des générations futures. Chaque année, nous formons 10 000 jeunes, qui ont envie d’avoir un impact positif sur la société.

Comment intégrez-vous les enjeux climatiques et environnementaux dans vos formations ?

Ces dimensions irriguent l’ensemble de nos nouveaux programmes pédagogiques et de nos projets. Sur nos campus, nous visons le 0 carbone en 2030, tout en réduisant nos utilisations d’énergie et en optimisant la gestion de nos déchets. Dans nos enseignements, toutes nos nouvelles promotions participent aux ateliers collaboratifs « La fresque du climat » qui ont pour objectif de les sensibiliser au changement climatique. Nous proposons également des cours et des programmes dédiés, comme le MSc in Climate Change & Sustainable Finance qui est pionnier en finance durable, dans le sillage de notre centre de recherche en finance climatique. C’est un programme créé avec les Mines ParisTech et dont le Crédit Agricole Nord de France est l’un des partenaires.

Quelles sont vos synergies avec l’écosystème de La Catho et les entreprises nordistes ?

L’écosystème de La Catho est fabuleux! Nous partageons une histoire, une identité forte et des valeurs communes depuis plus de 100 ans. Tout en gardant notre liberté d’action et de développement. Nous mutualisons certains services aux étudiants et nous collaborons sur plusieurs projets académiques, le plus emblématique étant le double diplôme que nous avons créé avec la Faculté de droit. Quant aux entreprises régionales, nous avons toujours eu un lien fort avec elles car l’EDHEC a été fondée par des industriels nordistes. Aujourd’hui, un certain nombre d’entre eux sont toujours à notre Conseil d’administration. Nous collaborons à travers nos centres de recherche et nos formations. Nous échangeons sur nos problématiques parfois communes, les grandes transformations des industries et du territoire ou encore les grands enjeux du monde de demain