Dossier santé : 10 projets régionaux qui vont révolutionner la santé de demain

Qui sait que plusieurs avancées majeures pour la santé humaine mitonnent dans les labos et biotechs des Hauts-de-France ? Eco121 a choisi de mettre en lumière ces structures qui, dans l'ombre et les difficultés propres à ces recherches et développements au temps souvent très long, vont apporter des bénéfices parfois considérables à la condition humaine. Découverte.

InBrain Pharma, Vaxinano, Lattice Medical, Hemerion... Leur nom ne vous dit rien ? Pourtant, ces entreprises régionales ont toutes un point commun : elles pourraient bouleverser la médecine de demain. Dans leurs labos, sur leurs paillasses, elles se démènent - parfois depuis de très nombreuses années - pour trouver LE remède contre la maladie de Parkinson, la toxoplasmose ou encore le glioblastome, le pire des cancers du cerveau. Ce mois-ci, Eco121 met en lumière 10 de ces biotech et medtech ou structures très prometteuses, chacune dans leur domaine. Leur émergence en région n'est pas le fruit du hasard ou de leur seule bonne étoile. Avec d’autres, elles bénéficient d’un terreau fertile à leur développement et à l’innovation. Un écosystème solide, fort des CHU de Lille mais aussi d'Amiens, de milliers de chercheurs, de facultés et, depuis peu, d’investisseurs spécialisés avec CapTech Santé. Le tout, animé par le pôle d’excellence Eurasanté qui, depuis plus de 20 ans, a permis à notre région – devenue troisième pôle santé de France - de se potentiel en terme de santé publique. Nourrie par la profondeur de sa recherche et la présence de leaders mondiaux de la santé, la Healthtech nordiste a une vraie carte à jouer. En pleine pandémie, elle a fait preuve d’un dynamisme certain, soulignant la place singulière de nos industries de santé et l’extrême nécessité de relocaliser leurs capacités de production.

Malgré les difficultés qu’elles rencontrent pour grandir et financer leurs recherches sur la durée, nos pépites incarnent clairement cette filière d’excellence. Les pouvoirs publics en ont bien pris conscience. Résultat : l’année 2021 fut celle de l’accélération pour le secteur. Avec un record d’investissement industriel en région pour plus d’1,5 milliard d’euros - largement abondé par le plan France Relance -, un record également d’implantations, de développements et de créations.

Focus sur dix projets régionaux qui devraient permettre de vrais bonds à la santé humaine.

1. InBrain Pharma : un espoir pour les malades de Parkinson

Ils sont 22 000 en Hauts-de-France, 200 000 à l’échelle nationale, à souf- frir de la maladie de Parkinson. Demain, grâce à une technologie lilloise, leurs mouvements incontrôlés, dou- leurs ou encore anxiété pourraient être sensiblement réduits. Voire anihilés. A l’origine de cette innovation brevetée ? InBrain Pharma, née de la recherche académique du CHU de Lille, de l’Univer- sité de Lille et de l’Inserm. Incubée à Eurasanté, InBrain Pharma a développé un système de traitement consistant à administrer directement dans le cerveau la dopamine manquante aux patients, responsable des troubles moteurs importants. Le traitement actuel repose sur une prise orale répétée de L-Dopa. Toutefois, sa durée d’action est limitée et il entraîne des complications moteurs particulièrement invalidantes chez la moitié des patients après 5 ans de traitement, et chez 80% d’entre eux après 10 ans.

La solution de dopamine d’InBrain Pharma est stockée dans une pompe implantée sous la peau, dans la région abdominale du patient. Cette pompe est reliée par un fin cathéter chargé de distri- buer la dopamine dans le cerveau. Actuellement, la société du Dr Matthieu Fisichella et des Prs David Devos et Caroline Moreau réalise au CHU de Lille des essais cliniques dont les premiers résultats sont très prometteurs. Prochaine étape : préparation des essais de phase III, avec une levée de fonds de 20 M€, avant une mise sur le marché et la commercialisation de la technologie.

Création : 2018

Effectifs : 5

Bénéfice santé : diminution voire disparition des symptômes de Parkinson

Avancement : essais cliniques de phase III prévus pour fin 2024, via notamment une levée de fonds de 20 M€ 

2. Vaxinano invente le tout premier vaccin nasal

Après 10 ans de recherches, le Pr Didier Betbeder est parvenu à une première mondiale : un vaccin en spray nasal - donc indolore - contre la toxoplasmose. A ce jour, aucun traitement n’existe contre cette infection parasitaire redoutable notamment pour les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées. Les enjeux sont pourtant colossaux : la toxoplasmose concernerait deux milliards de personnes dans le monde, indique le Pr Didier Betbeder, président fondateur de Vaxinano. Sans adjuvant et composé d’antigènes du toxoplasme, couplés à des nanoparticules d’amidon, le vaccin de Vaxinano est une réelle innovation et produit selon les principes de la chimie verte. Son efficacité a été démontrée chez la souris, la brebis et surtout chez plusieurs centaines de primates. Une nouvelle campagne de vaccination de milliers de singes sera bientôt lancée dans plusieurs parcs zoologiques d’Europe, d’Amérique du Sud et aux Etats-Unis.

La biotech nordiste, installée sur le Parc Eurasanté, a également fait ses preuves dans le blocage de l’infection et de la transmission de virus comme ceux de la grippe et de la Covid-19. Depuis 3 ans, elle développe aussi un vaccin thérapeutique contre la leishmaniose, un parasite provoquant des affections cutanées ou viscérales invalidantes, voire mortelles, chez l’Homme et l’animal.

Cette année, Vaxinano souhaiterait boucler une levée de fonds de 10 M€ (dont 7,5 M€ en equity) pour lancer fin 2023 ses premiers essais cliniques humains. L’entreprise compte créer une filiale dédiée à l’activité humaine dont les premiers postes sont d’ores et déjà ouverts.

Création : 2016

Effectif : 12. Recrutement en cours

Bénéfice santé : stopper l’infection sans douleur grâce à une vaccination nasale sans adjuvant

Avancement : en recherche d’une levée de 10 M€ pour financer les tests humains dès 2023

3. Alzprotect : enfin un médicament contre la maladie d'Alzheimer ?

Au terme de 15 années de développement et de recherches, Alzprotect arrive en phase finale dans sa quête d'une solution disruptive contre les maladies neurodégénératives. « C'est l'année clé », reconnaît Philippe Verwaerde (photo), dirigeant de la biopharma lilloise. L'enjeu est énorme puisque la maladie touche 50 millions de personnes sur la planète, et va s'envoler les prochaines décennies. Toutes les tentatives de biotechs par approche d'anticorps ont échoué jusqu'à présent mais Alzprotect a eu dès l'origine l'intuition d'une nouvelle approche thérapeutique en agissant concomitamment sur trois marqueurs neurologiques (peptide amyloïde, protéine tau et neuro-inflammation).

Et sa molécule, l'Ezeprogind, s'est révélée très concluante chez l'animal pour régénérer les neurones et reconstituer les capacités cognitives via la progranuline. Elle est désormais testée en phase clinique 2A chez 36 patients, atteints de Paralysie Supranucléaire Progressive (proche d'Alzheimer), qui s'achèvera en juillet. En 2018, la biopharma avait ouvert son capital au fonds d'investissement Xerys Invest, pour 14 M€. Philippe Verwaerde vise une levée intermédiaire de 5 à 10 M€ dans les prochains mois auprès de fonds européens, avant une levée aux Etats-Unis de l'ordre de 50 M€, après publication des résultats définitifs en octobre. Signe important pour cette phase finale, Alzprotect vient de recruter une directrice médicale de haut vol, Susanna Del Signore.

Création : 2007

Effectifs : 8

Bénéfice santé : la régénération des connexions neuronales, au profit des malades d'Alzheimer ou Parkinson notamment

Avancement : résultats phase 2A attendus en octobre 2022

4. Osmoz, les premiers compléments alimentaires chimio-compatibles

Elles se nomment Vitalité, Sommeil et Digestion. Ce sont les trois références de la toute première gamme de compléments alimentaires naturels chimio-compatibles en France. A la tête de cette innovation : Osmoz, une jeune pousse lilloise fondée début 2022 par Alexandre Chavatte, docteur en pharmacie, après deux ans de recherches. « Plus de 60% des personnes traitées sont en quête de solutions naturelles pour réduire les effets indésirables de leur chimiothérapie, indique l’entrepreneur. Sauf qu’aujourd’hui, il n’existe pas de produits naturels compatibles, c’est-à-dire qui n’altèrent pas les médicaments administrés en chimio ».

Les compléments alimentaires d’Osmoz s’adressent donc à une cible très importante : plus de 325 000 Français suivent une chimiothérapie chaque année. « Et la gamme d’Osmoz apportent aussi des bienfaits aux personnes qui ne sont pas concernées par le cancer et la chimio », précise Alexandre Chavatte.

Incubé à Euralimentaire et Eurasanté, il a lui-même sélectionné, pendant plusieurs mois dès 2020, les plantes utilisées dans ses formulations. Un long travail de recherches validé par un comité scientifique, puis par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). « L’ambition est évidemment de développer de nouvelles formulations. Trois autres références compléteront la gamme dès septembre. Au même moment que notre déploiement au national », indique le jeune dirigeant, qui espère également réaliser ses premiers recrutements à court terme.

Création : 2022

Effectif : 1

Bénéfice santé : réduire les effets indésirables de la chimiothérapie grâce aux plantes

Avancement : début de la commercialisation, avant un déploiement au national en septembre prochain

A lire aussi : Dossier santé Hauts-de-France - Etienne Vervaecke (Eurasanté) : "En terme de soutien à la filière santé, il n'y a pas d'équivalence en France"

5. EPPUR révolutionne le freinage du fauteuil roulant manuel

Aujourd’hui en France, 650 000 personnes - 65 millions dans le monde - sont en fauteuil roulant. Et à ce jour, ce sont leurs mains qui servent de... plaquettes de frein ! S’ils sont de plus en plus perfectionnés, étonnamment, les fauteuils roulants manuels ne disposent toujours pas de frein. Un constat qui pousse Colin Gallois et Lancelot Durand, deux anciens de chez Décathlon, à se pencher sur la question. Après 4 ans de R&D, ils créent Eppur en 2020 à Lille. Incubée à Eurasanté, l’entreprise a mis au point « Dreeft », une paire de roues intégrant le tout premier système de freinage pour fauteuil manuel. Ergonomique, Dreeft s’installe par simple clip. Cette technologie « évite le frottement des mains et demande surtout 5 fois moins d’effort de la part de l’utilisateur par rapport au freinage actuel », détaille Colin Gallois. Dreeft s’inspire du freinage des vélos hollandais et fonctionne par rétropédalage.

Eppur a installé sa chaîne d’assemblage au BTWIN Village de Décathlon à Lille. Elle réalise ses évaluations techniques, en conformité avec les normes nationales, avec le labo du CERAH, spécialisé notamment sur les fauteuils roulants. L’objectif à terme est de permettre un remboursement des roues Dreeft (vendues 1 900€) par la Sécurité sociale. Les fondateurs espèrent une réponse favorable courant 2023. En attendant, après une campagne de précommande entre mars et avril, ils s’apprêtent à démarrer la commercialisation en septembre via un réseau national de revendeurs de dispositifs médicaux.

Création : 2020

Effectif : 5

Bénéfice santé : évite les frottements des mains lors du freinage

Avancement : démarrage de la commercialisation en septembre

6. Faire Faces : un centre mondial au service des défigurés

Il est enfin sorti de terre. Treize ans après sa création, l’Institut Faire Faces – centre de recherche international dévolu à la recherche sur la défiguration – a enfin son bâtiment dédié. Si sa gestation a été longue, c’est que les professeurs Bernard Devauchelle et Sylvie Testelin, pionniers du domaine depuis la première greffe complète d’un visage en 2005, ont dû batailler ferme pour obtenir les financements nécessaires à la création du centre, financé à hauteur de 14 M€ par l’Europe et les collectivités, et de 10,5 M€ de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR). Outre le bâtiment de 3 750 m2, l'enveloppe financière a servi à ac- quérir les équipements de pointe nécessaires au travail des 55 chercheurs de l’institut, mais aussi à son animation. L’Institut s’est en effet donné trois missions principales : la recherche multidisciplinaire dans l’ingénierie tissulaire, la robotique ou les sciences humaines ; la formation au geste chirurgical et enfin, la sensibilisation du grand public au handicap facial. « L’objectif est de mettre la recherche fondamentale au service de la prise en charge de la défiguration », indique Bernard Devauchelle. Outre les laboratoires, plateformes d’imagerie, robots chirurgicaux, le centre sera équipé d’un bloc opératoire dédié à la chirurgie expérimentale, d’un amphithéâtre de 150 places connecté aux salles d’opération du CHU et de différentes salles de conférence et de réunion. Une galerie d’exposition et des espaces de séminaires ont également été prévus. L’Institut Faire Faces doit être administré par une fondation de coopération scientifique, habilitée à recevoir des dons, réunissant une dizaine de membres dont l’Université de Picardie Jules Verne, Université de technologie de Compiègne, le CHU, le CEA ou les laboratoires Brothier. 

Création : 2009

Effectif : 50 chercheurs

Bénéfice santé : améliorer la prise en charge des personnes défigurées

Avancement : centre ouvert cette année

7. Medelopt, un casque portable pour les IRM cérébrales

Réaliser une IRM sur les lieux mêmes d'un accident, de la route par exemple. Ce rêve que bien des urgentistes nourrissent pour gagner du temps, et donc augmenter les chances de sur- vie des patients, pourrait bien demain devenir réalité. Au CHU d'Amiens, après dix années de recherche, le professeur Fabrice Wallois a en effet mis au point Medelopt, un casque d'imagerie cérébrale portable capable d'analyser l'activité électrique des neurones, mais aussi l'hémodynamique du cerveau grâce à la spectroscopie. En résumé : l’objectif est d’obtenir une cartographie des compartiments neuronal et vasculaire du cerveau. Ses applications ? Pour l'heure, la recherche fondamentale dans le domaine neurosciences ; à terme le développement d'instruments cliniques destinés à faciliter la réalisation d'IRM, en cas d'urgence, mais aussi chez de jeunes patients par exemple. Au-delà des applications strictement médicales, l'entreprise collabore sur de nouvelles applications numériques, permettant de monitorer les fonctions cérébrales dans les mondes de la réalité virtuelle, du metaverse. Tous ces développements sont assurés par la société Seenel Imaging, née à Amiens, avant d’être incubée au sein d’Eurasanté, puis de s’installer à Plaine Images, tout en gardant ses bureaux amiénois. « Nous travaillons déjà avec des laboratoires en neurosciences en France, en Suisse, en Belgique et nous finalisons un accord en Allemagne. Notre objectif est aujourd’hui de passer de la recherche pure à des applications “grand public”», indique Thomas Fontaine, président de l’entreprise. Pour ce faire, Seenel, qui ne communique pas son chiffre d’affaires, a déjà réalisé une première levée de fonds « supérieure à un million d’euros » et s’apprête à en opérer une seconde dont les détails seront dévoilés dans quelques mois. Objectif : permettre d’accélérer le développement commercial de l’entreprise, en Europe, mais aussi aux Etats-Unis et au Canada.

Création : 2018

Effectif : 6

Bénéfice santé : simplifier la réalisation d'IRM cérébraux

Avancement : en phase de commercialisation, une seconde levée de fonds en préparation

8. Lattice Medical : la reconstruction mammaire naturelle après un cancer

Une femme sur huit dans le monde est atteinte d’un cancer du sein. 40% d’entre elles subissent une ablation et seulement 15% ont accès à la reconstruction mammaire, en raison des techniques actuelles peu adaptées. Pour répondre aux besoins cliniques, mais surtout pour offrir aux femmes l’opportunité de retrouver leur corps, Lattice Medical a développé Matisse. Une bio- prothèse mammaire permettant la reconstruction naturelle du sein, par la régénération en 3 à 6 mois des tissus adipeux de ce dernier. Imprimée en 3D, et protégée par deux brevets, Matisse ne demande qu’une chirurgie puisqu’elle est complètement résorbable après la reconstruction du sein.

A la tête de cette prothèse nouvelle génération, Julien Payen. Il a cofondé Lattice Medical en 2017 qui emploie déjà aujourd’hui 17 personnes. 80% des effectifs sont au siège, sur le Parc Eurasanté à Loos. Le reste de l’équipe est situé à Wervicq- Sud, dans une salle blanche chez Cousin Surgery, partenaire de la jeune pousse depuis maintenant deux ans. Lattice Medical a récemment été primée par le Conseil européen de l’innovation à travers son sélectif programme Accelerator. La société a décroché 2,5 M€ de subventions et une promesse d’entrée en equity de l’Europe à son capital, à hauteur de 5 M€. Objectif : lancer fin 2022, et pour deux ans et demi, les essais cliniques de Matisse dans des centres étrangers puis français.

Création : 2017

Effectif : 12

Bénéfice santé : permet la reconstruction mammaire naturelle

Avancement : préparation du lancement des essais cliniques fin 2022

9. Hemerion : un pack anti-cancer du cerveau

Le glioblastome est un cancer du cerveau terrible, dont le pronostic est fatal, dans les deux ans en moyenne. C'est sur cette maladie qui affecte environ 30 000 nouveaux patients chaque année en Europe et aux Etats-Unis qu'Hemerion Therapeutics a développé une approche très novatrice. Il s'agit de conjuguer l'usage d'une molécule envoyée dans les zones cancéreuses et du laser : illuminé par la lumière laser, le médicament va détruire les seules cellules tumorales. Cette technique combinatoire, utilisée en complément de la chirurgie et avant l'administration d'autres traitements, se révèle prometteuse pour ce type de cancers, avec une première étude déjà concluante sur des patients. Elle pourrait aussi être déclinée dans d'autres champs de cancers dits en échappement thérapeutique. Plusieurs évaluations précliniques sont déjà en cours dans ce sens. Créée en 2020, la biotech lilloise est le fruit de plus de 10 ans de recherche au sein d'un laboratoire Inserm associé à l'université de Lille et au CHU de Lille. Après une première ouverture de capital en amorçage, qui avait permis de réunir 1,7 M€, la société dirigée par Maximilien Vermandel vient d'en recueillir 3,5 M€ de plus, apportés en fonds propres par le FIRA Nord Est, Nord France Amorçage et CapTech Santé Nutrition, accompagnés en prêt par Bpifrance. De quoi envisager sereinement le passage à une étude de clinique internationale de phase II aux Etats-Unis en lien avec l'hôpital Mount Sinai de New York.

Création : 2020

Effectif : 8

Bénéfice santé : allonger la survie et la qualité de vie des malades du pire cancer du cerveau

Avancement : deuxième tour de table de 3,5 M€ tout juste bouclé. Essai clinique de phase II prévu au S1 2023 aux Etats-Unis

10. Elican biotech mise sur le cannabis anti-douleur

Depuis mars 2021, et pour encore un an, la France mène une expérimentation sur le cannabis médical auprès de 3 000 patients souffrant d’épilepsie, de douleurs neuropathiques ou de sclérose en plaques. Pour l’heure, ces patients ne sont traités qu’avec des produits étrangers. La France n’autorise la culture de cannabis médical que depuis deux mois. Une aubaine pour la biotech lilloise Elican qui développe un médicament 100% français sous forme d’aérosol. L’enjeu est important : « On estime que près de 800 000 Français pourraient aussi bénéficier du cannabis thérapeutique pour soulager leurs douleurs chroniques », souligne le cofondateur d’Elican Henry Hennion, qui cumule 25 années dans l’industrie pharmaceutique. Il poursuit : « L’ANSM a jugé pertinent l'usage du cannabis thérapeutique pour certains patients. Désormais, tous les acteurs attendent l’ouverture du marché à la prescription ». Sa société, créée en 2019, espère proposer son médicament mi-2024, pour une commercialisation courant 2025. En parallèle, Elican œuvre - avec d’autres - à la création d’une véritable filière française ; de la culture de la graine jusqu’à la production de médicaments et leur prescription. « Les innovations technologiques et de process d'Elican nous permettront de proposer des médicaments beaucoup plus qualitatifs que ceux actuels, produits à faible coût et de façon écologiquement responsable », conclut Henry Hennion.

Création : 2019

Effectif : 8

Bénéfice santé : soulager les douleurs chroniques

Avancement : consolidation de la R&D en vue de la création d’une filière nationale

Notre territoire recèle bien d’autres pépites. Comme toutes les listes, la nôtre est non exhaustive et arbitraire. Citons par exemple :

Newcard, spécialisée dans la télésurveillance des pathologies chroniques. Créée par deux cardiologues, la jeune pousse lilloise a lancé deux services connectés ; 1 Minute pour mon Coeur qui prévient en amont la décompensation cardiaque et 1 Minute pour mes Reins pour alerter, grâce à différentes mesures quotidiennes, les personnes greffées d'un rejet ou de complications.

Axorus a développé une rétine artificielle dédiée aux personnes atteintes par la DMLA, la dégénérescence maculaire liée à l'âge. Avec sa rétine bionique, la société espère s'approcher d'un dixième d'acuité visuelle, soit le seuil minimum pour voir sans assistance.

ImaBiotech est spécialisée dans l’analyse moléculaire. Elle fournit des services précliniques pour accélérer le développement de nouveaux médicaments et développe de nouveaux outils dans le diagnostic médical. 

ReverTech développe la première prothèse intestinale entièrement automatisée et ambulatoire se substituant aux parties défaillantes de l’intestin.

GenoScreen pionnière en France du séquençage ADN, du génotypage et de la bioinformatique. Ses travaux visent à rechercher des déterminants génétiques dans le champ des maladies métaboliques (le diabète, par exemple) et dans celui des maladies neurodégénératives comme l’Alzheimer. En parallèle, la société développe l’identification et le typage de micro-organismes notamment des bactéries.

4P Pharma vise à devenir le leader de la régénération de médicaments. Avec l’ambition affichée d’apporter des thérapies curatives pour les maladies graves non traitées, telles l’arthrose, la dégénérescence maculaire ou les infections respiratoires aigües et chroniques.

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