La Cité de la langue française, un projet culturel mais aussi économique

Le site pourrait drainer quelque 200 000 visiteurs par an, espèrent les promoteurs du projet. Le site pourrait drainer quelque 200 000 visiteurs par an, espèrent les promoteurs du projet.

Au terme d'un investissement considérable de 185 M€, le château de Villers-Cotterêts va accueillir la Cité internationale de la langue française. Un projet culturel stratégique pour le pays et majeur pour l'attractivité touristique du sud de l'Aisne.

 

C’était le projet culturel de son premier quinquennat. Réélu, Emmanuel Macron, pourra bien inaugurer cette année, la Cité internationale de la langue française, présentée lors de son lancement en 2019 à Villers-Cotterêts, comme outil de promotion de la francophonie à travers le monde. Le chantier mené dans la ville du sud de l’Aisne est à la mesure des enjeux : 185 M€, financés en grande partie dans le cadre du plan de Relance, ont été investis pour redonner vie au château qui doit l'accueillir. Le site n'a pas été choisi au hasard. C’est là que François Ier imposa, en août 1539, via le fameux édit de Villers-Cotterêts, la seule langue française dans les documents officiels du royaume. Malgré son importance, la demeure royale, hors des grands circuits touristiques - un temps même transformée en Ehpad - était tombée en ruine. Au point que son état en faisait « l'un des plus grands scandales patrimoniaux de notre époque », selon Philippe Belaval, le président du Centre des monuments nationaux (CMN).

Le montant de l’opération n’est pas allé sans susciter de vives polémiques. Mais Emmanuel Macron a tenu bon pour créer cet outil de soft power à la française. Une fois achevé, la cité abritera sur 23 000 m2, des espaces d'exposition, des résidences d'artistes, des laboratoires de recherche, ou des lieux de création. « Des huit présidents de la Ve République, Emmanuel Macron est le seul à avoir implanté son opération emblématique dans la région de France la plus pauvre », a déclaré, mi-mars, Roselyne Bachelot, alors ministre de la Culture, lors d’une visite in situ. La dimension culturelle du projet ne saurait totalement éclipser sa vocation économique. Le chantier a déjà généré 50 000 heures de travail en insertion et profité aux entreprises locales. Les pierres nécessaires à la rénovation ont été extraites des carrières voisines de Saint-Pierre-Aigle ou de Bonneuil-en-Valois, tandis que les travaux de couverture ont été confiés à Roquigny et Lelu, basés respectivement à Soissons et à Pimprez, dans l’Oise. Le Centre des monuments nationaux a par ailleurs lancé, en début d’année, un appel d’offres pour l’exploitation d’un hôtel 3 ou 4 étoiles de 40 à 80 chambres nécessaire à l’accueil des séminaristes et visiteurs. L’objectif est d’attirer sur place quelque 200 000 touristes chaque année grâce au programme d’expositions et conférences.

 

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